[Chronique Littéraire] Kerys – T2 : Ceux du dehors, Catherine Loiseau

   Voici la chronique d’un second tome que j’attendais de lire depuis le début de l’année, il s’agit du tome 2 de Kerys, Ceux du dehors, de Catherine Loiseau.

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FICHE TECHNIQUE

 

  • Titre : Kerys – T2 : Ceux du dehorsceux_du_dehors
  • Auteur/Autrice : Catherine Loiseau
  • Illustrateur/Illustratrice : Mlle Sue
  • Édition : Hydralune (collectif)
  • Collection : Kerys
  • Genre : Steampunk lovecraftien
  • Public : Adulte, Jeune adulte
  • Cycle : Oui (2/?)
  • Pages : 440
  • Parution : 11 juin 2018
  • Langue : Français
  • Format : Numérique – Papier
  • Prix :  2,99 euros – 17 euros
  • ISBN :  979-10-94812-41-9
  • Lien : Hydralune : Ceux du Dehors

Résumé : Plus de six mois ont passé depuis la victoire des humains sur les Abominations et la clôture de toutes les failles.

Kerys goûte la paix retrouvée ; Honoré Rocheclaire et Artémise Bouquet convolent en justes noces. La fête sera courte : le moment est venu de secourir Érika Zhaan, retenue prisonnière dans une faille à proximité de Sainte-Victoire. Au cours de leur incursion en territoire ennemi, les mercuriens découvrent l’ampleur de la menace. Les Abominations n’ont pas décidé de passer leur chemin, au contraire, elles semblent avoir trouvé un appui inattendu chez certains humains : les individualistes. Ces nouveaux alliés semblent avoir pour but d’abattre à la fois le gouvernement et les brigades du mercure.

Face à ces menaces, Honoré, Artémise, Erika et les mercuriens vont devoir rivaliser d’ingéniosité et courage…

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MON AVIS

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   Pour la chronique sur le tome 1, c’est par ici.

 

Couverture et Accroche

    Je ne vais pas vous mentir, j’ai une nette préférence pour la couverture du tome 1, dont le style est plus à mon goût avec un côté plus sombre. Ici, les couleurs plus chaudes, plus prononcées me plaisent moins. Néanmoins, je reconnais qu’il s’agit d’une appréciation purement personnelle car au-delà de cet aspect, je salue la composition qui incorpore des éléments importants du récit. De plus, le choix des couleurs reste cohérent avec l’idée d’un second tome un peu moins effrayant, lié notamment aux révélations du tome 1. L’ensemble est donc plutôt juste, même si pas à mon goût. 😉

   Le résumé est attrayant, mais je n’en attendais pas moins pour ce second tome. Chose qui plaira aux lecteurs, on parle de recomposer le trio phare de Ceux du mercure, et pour ceux qui aurait lu le précédent volet, cela annonce des péripéties en perspective. Et ils ne seront pas déçus, car on rentre presque directement dans le vif de sujet.

 

Prose et Structure

   Je ne vais pas vous étonnée, mais je n’ai guère plus à dire que ce que j’avais déjà mentionné pour le premier tome, ce qui prouve une régularité dans l’écriture de l’autrice. Le récit est conté à la troisième personne au passé et suit le point de vue des différents protagonistes. Chose que j’apprécie et qui permet de varier le ton et les idées.

   Le récit est découpé en une douzaine de chapitres, chacun regroupant plusieurs passages vu par un personnage différent, ce qui permet une narration fluide et rythmée, en particulier durant les phases d’action où les passages sont très courts.

   Comme pour le précédent tome, je regrette un peu les répétitions d’idées lors de certains passages, surtout lorsque cela se recoupe d’un point de vue à l’autre (untel pense ça, puis truc sait que untel pense ça…). Peut-être est-ce parce que je retiens facilement certains types d’informations et que je ne vois pas l’utilité de les répéter, peut-être aussi suis-je moins sensible que certains lecteurs aux situations amoureuses qui impliquent une certaine redondance dans les idées d’amour, d’inquiétude, de surveillance… Quoi qu’il en soit, après ma première lecture, je m’y attendais, donc point de surprise à ce propos.

 

Personnages et Narrateurs

   Nous retrouvons notre cher capitaine des brigades du mercure, Honoré Rocheclaire, qui décide de se ranger (à sa façon), en épousant sa chère Artémise. Toujours charmeur, je l’ai trouvé néanmoins un peu moins drôle, la faute à son inquiétude constante pour les femmes de sa vie. Il est aussi moins présent dans la formation des recrues, moments plutôt amusants du premier tome, ceci explique donc cela. Il reste sympathique à suivre, même si, une fois encore, il ne s’agit pas du personnage que je préfère.

   Artémise Bouquet, devenue Rocheclaire, continue d’officier en temps que médecin de la caserne, et se voit même offrir d’autres opportunités d’activité par le commissaire Simonet. En effet, la jeune femme a pas mal évolué en terme de caractère, grâce aux événements du tome 1 et à la présence amicale d’Erika. Elle est désormais une femme qui s’affirme et qui n’hésite pas à agir quand les choses l’imposent. Elle a aussi pris d’Erika sa capacité à charmer, ce qui lui sera bien utile à certains moments. Elle reste une femme de science un peu casanière, ce qui fait un joli équilibre pour ce personnage.

   Erika Zhaan, notre violoniste austranienne, va revenir changée de ses mésaventures du tome 1. Ayant subie une captivité pénible durant plusieurs mois, elle exprime désormais une haine farouche envers les Abominations. Elle a aussi développé des capacités surprenantes qui l’effraient un peu, car la marquent comme définitivement changée, mais qui se démontreront pourtant nécessaires dans la lutte contre ceux du dehors. Elle garde son côté charmeur, même si elle aura tendance à perdre plus facilement patience que par le passé. Je crois l’avoir préféré dans ce tome, sa fragilité me la rend plus accessible.

  A leur côté, nous retrouvons Ripley, l’androïde à l’apparence de femme sérieuse et froide qui affectionne les gros calibres. Affectée à la sécurité de Honoré et ses proches, elle prend son rôle très au sérieux. Elle appréhende peu à peu la nature humaine et se découvre capable d’une certaine compréhension des émotions. Elle fait ainsi preuve d’humour, chose qui lui était assez difficile dans le premier tome. C’est un personnage que j’apprécie toujours autant, même si j’avoue m’inquiéter un peu à la voir devenir trop humaine (pas que je ne veux pas qu’un androïde devienne humain, mais par peur d’uniformité des personnages, car elle n’est pas la seule à évoluer en ce sens).

   Eléonore Monsont, dit Léo, est de retour et prend elle aussi un peu de galon puisque l’officier scientifique de choc devient un personnage secondaire essentiel à l’intrigue. Inventrice de génie, elle prend le relais de nos deux vieux fous du premier tome, notamment au sein de certains projets, ce qui l’oblige à lutter contre sa timidité maladive. C’est l’un des personnages que je préfère, je suis contente qu’elle soit mise davantage en avant, même si j’espère que son évolution sera différente de celle d’Artémise.

    Enfin, le commissaire Simonet, que je n’avais pas cité dans la première chronique (et on m’a bien fait comprendre que c’était un tort, quand même ^^), est à la tête de la brigade, le vieux renard qui organise et planifie tout, souvent au détriment des autres. Si dans le précédent volet, il était supérieur à tout le monde dans ses capacités d’analyse et de joueur d’échec, il révèle ici un côté moins carré, moins parfait, ce qui est plutôt appréciable (oui, vous aurez compris que j’aime les personnages forts, mais imparfaits ^^).

 

Univers et Atmosphère

   Nous retrouvons le continent de Kerys, et plus précisément la ville de Sainte-Victoire, reflet de notre époque victorienne à ambiance steampunk. On part un peu à la découverte du continent en sortant de la capitale, même si on a finalement guère le temps de visiter. Les choses ont un peu évoluées depuis la fin du précédent volet, et si les gens se promènent toujours en redingotes et robes à tournures, la Canne Bleue, à l’origine de l’apport énergétique de nombreuses technologies, se fait rare depuis la fermeture des failles. Ceci n’est pas anodin, puis qu’elle provoque une vague massive de chômage, terreau idéal pour planter les graines de la révolte. Et qui dit peuple mécontent…

   Les abominations sont pourtant toujours d’actualité et ce second tome nous apprend à les connaître différemment. Cette approche participe certainement à rendre le récit moins effrayant, bien qu’ils soient fait mention de quelques entités cauchemardesques. Peut-être un retour à l’horreur dans le tome 3 ? Quoi qu’il en soit, l’évolution du rapport entre les humains et ceux du dehors (référence à Lovecraft ^^) est plutôt habile, et m’a personnellement permis d’accepter plus facilement un aspect de la fin du tome 1 que j’avais moins apprécié.

 

Intrigues et Thématiques

   Honoré et Artémise ont tout juste le temps de se marier que les voilà partis en quête d’Erika, prisonnière depuis plusieurs mois des Abominations au sein d’une faille. Après moult péripéties, ils parviennent à la libérer, mais ceci n’est que le début de nouvelles mésaventures. Erika leur apprend que les Abominations n’ont pas oublié leurs projets et qu’une nouvelle menace guette. Comme dans le premier tome, tout s’enchaîne assez vite et on a guère le temps de s’ennuyer.

    Les thématiques exposées sont un peu plus humanistes que dans le premier tome ; après la peur vient le temps de la compréhension de l’autre, des difficultés à suivre les mutations d’une société, de la grogne du peuple méconnaissant les réels dangers. J’aime cette idée de parler de mouvements politiques assez actuels, tout en affirmant que tous les problèmes ne viennent pas d’en haut. Il est si facile de taper sans prendre connaissance des fondements d’un sujet.

   Je ne peux malheureusement pas changer d’avis sur la romance d’un tome à l’autre. Pour mon goût personnel, elle prend trop de place et initie des redondances d’idées (on a compris qu’ils s’inquiétaient les uns pour les autres ^^). Mais il s’agit de mon goût personnel et j’apprécie néanmoins que l’autrice n’ait pas évacué son triangle amoureux comme beaucoup le font. Elle s’en tient à cette idée que oui, c’est possible d’être à trois si tous les partis sont d’accord et qu’il n’existe pas qu’une façon d’être heureux. J’apprécie d’autant plus que l’autrice ne se soit pas attardée sur le triangle miroir (comprendront ceux qui auront lu), parce qu’à mon sens la situation amoureuse actuelle est suffisante. En tous les cas, j’imagine que ceux qui aiment les romances seront ravis. 😉

 

Conclusion

   Ceux du dehors est un second tome de l’univers de Kerys qui délaisse un peu sa nature lovecraftienne pour conter des thématiques plus proches de la nature humaine. Si vous avez adoré le trio du premier tome, vous serez heureux de le retrouver plus soudé que jamais au sein d’un univers instable où se confrontent plusieurs courants d’idées. Si pour mon goût personnel, la redondance des inquiétudes des uns et des autres à tendance à me rendre les personnages parfois un peu agaçants, je reconnais que cela n’empêche en rien de suivre cette aventure riche en mésaventures et qui amorce de nouvelles perspectives pour un prochain volet.

Alors, prêts à retrouver notre trio infernal pour une nouvelle lutte dans les rues de Sainte-Victoire ? 🙂

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Un aperçu d’ailleurs sur

Kerys – T2 : Ceux du dehors ?

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4 réflexions sur “[Chronique Littéraire] Kerys – T2 : Ceux du dehors, Catherine Loiseau

  1. Symphonie dit :

    Toujours pas acheté, j’attends d’avoir diminué un peu mon étagère à lire, parce que sinon je ne vais pas m’en sortir. Je n’aurais pas été contre quelque chose de plus effrayant, mais bon, je me ferai mon idée quand je le lirai^^

    Aimé par 1 personne

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