[Mois Ciné] Août 2022

   Aujourd’hui, nous parlons d’une famille en deuil, d’un safari qui tourne mal, d’assassins coincés dans un train, d’animaux super-héroïques, d’un danger rôdant dans les nuages, d’un futur où les plantes sont stériles…

[After Yang – Beast – Bullet Train – Krypto et les Super-Animaux – Nope – Vesper Chronicles]

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Alerte : avis totalement subjectifs et fortes probabilités de spoilers. 😉

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After Yang

film_928237Science-Fiction (1h36) De Kogonada

Avec Colin Farrell, Justin H. Min, Malea Emma Tjandrawidjaja

Dans un futur proche, chaque foyer possède un androïde domestique, appelé « techno-sapiens ». Dans la famille de Jake, il s’appelle Yang, et veille plus particulièrement sur la jeune Mika, assurant pour cette petite fille adoptée d’origine chinoise, un rôle de tuteur, d’ami, de confident. Aussi, le jour où Yang tombe en panne, Jake met toute sa vie en pause pour tenter de le réparer. Mais le parcours va se révéler beaucoup plus compliqué que prévu, et va mettre Jake aux prises avec des questionnements existentiels et intimes vertigineux.

Mon avis

  Vous êtes surpris ? Oui, moi aussi. Il se trouve que mon cinéma a enfin décidé de projeter After Yang. Tard le soir et en VO dans une petite salle, donc ce sera facile pour eux de justifier les mauvais résultats, mais au moins ils l’auront fait. Et heureusement, car ce film est assez unique dans son genre, de la science-fiction conceptuelle qui questionne sur l’humanité, et notamment l’obligation ou non de rendre humain ce qui est vivant pour l’aimer… et donc en faire le deuil.

   Le film nous conte avec délicatesse le parcours de chaque membre de la famille pour faire le deuil de cet individu dont certains s’aperçoivent qu’ils doivent en redéfinir les contours. S’il est évident que pour la petite fille, Yang était son grand frère, ce qui rend ses crises d’autant plus bouleversantes, ses parents, eux, auront des comportements beaucoup plus ambigus. D’abord parti pour le réparer comme un banal ordinateur, le père entretient rapidement un rapport émotionnel très fort avec les souvenirs de l’androïde. Quant à la mère, si elle décide de passer à autre chose, c’est pour mieux se réfugier loin de ses propres émotions. De ses propres souvenirs.

   Les souvenirs sont d’ailleurs centraux dans l’intrigue, puisque ce sont à travers eux que nous apprenons à connaître Yang, comme celui-ci s’éteint dès le début du film. Mais l’usage qui en est fait n’est pas seulement scénaristique, il n’est pas que simples flash-back visant à éveiller notre fibre émotionnelle. Il est aussi un questionnement sur la nature même du souvenir. La quête du père pour remonter dans le passé de Yang oppose les images parfaites mais limitées à quelques secondes de l’androïde, aux réminiscences diffuses mais continues du cerveau humain. En effet, d’un point de vue technique, le réalisateur montre la subjectivité humaine en lui faisant répéter plusieurs fois une phrase, voir même un morceau de scène. Le procédé en déconcertera certainement plus d’un, mais il illustre bien la quête du souvenir dans sa version la plus authentique, la plus juste. Par exemple, la mère se souvient d’une discussion avec Yang sur le néant d’après-vie. La première version montre l’androïde touché par cette problématique et la mère souriant pour le rassurer. Puis, prenant probablement conscience que c’est elle qui a peur de l’après-vie et qu’elle donne à Yang ses propres névroses, la scène se rejoue, mais cette fois c’est elle qui est inquiète et l’androïde qui sourit, parce que lui ne craint pas le néant. Peu importe quelle version est la réalité, l’essentiel est de comprendre pourquoi les personnages réécrivent leurs souvenirs, ce qu’ils racontent d’eux et de leur rapport à l’autre.

   Techniquement, tout dans le film est fait pour entretenir cette atmosphère étonnamment zen malgré la dureté de la thématique. C’est là d’ailleurs qu’on se retrouve à parler de science-fiction. Parce que oui, figurez-vous qu’on peut faire de la très bonne SF avec peu de moyens, de décors et d’effets spéciaux, juste en suggérant un monde à travers tout un tas de détails. Un jeu virtuel multifamilial consistant en une bataille de danse amicale, des familles composées d’individus disparates, une végétation omniprésente, des véhicules autonomes passant dans des tunnels végétalisés, des androïdes qui ont plus de cent ans et que l’on considère comme neufs, des logements confortables malgré des difficultés à rapporter de l’argent, une absence évidente de conflits et des personnages toujours détendus… Tout est fait pour suggérer un futur plutôt utopiste où l’humanité a dépassé la plupart de ses problématiques égoïstes pour aller vers un monde, certes capitaliste, puisqu’il y a toujours de l’argent et des multinationales, mais plus apaisé, bienveillant et en adéquation avec la nature.

   Bref, un film beau et émotionnellement puissant que je vous conseille fortement.

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Beast

Thriller (1h33) de Baltasar Kormákur

Avec Idris Elba, Sharlto Copley, Iyana Halley

Le Dr. Nate Daniels, revient en Afrique du Sud, où il a autrefois rencontré sa femme aujourd’hui décédée, pour y passer des vacances prévues de longue date avec ses deux filles dans une réserve naturelle, tenue par Martin Battles, un vieil ami de la famille, biologiste spécialiste de la vie sauvage. Mais ce repos salvateur va se transformer en épreuve de survie quand un lion assoiffé de vengeance, unique rescapé de la traque sanguinaire d’ignobles braconniers, se met à dévorer tout humain sur sa route et prend en chasse le docteur et sa famille.

Mon avis

   Beast est un énième survival où l’humain lutte contre des animaux bien vénères, principalement parce qu’il empiète sur leur territoire ou parce qu’il a tendance à vouloir les tuer les premiers (et après on s’étonne…). Ici, il sera donc question d’un lion dont toute le clan a été décimé par les braconniers, et qui va tué tous les humains qui croisent sa route. Tous ? Non ! Un père de famille résiste encore et toujours à la menace bestiale. Un homme qui hérite bien entendu du background obligatoire de père indigne et de mari absent, histoire de bien justifier l’arc de « rédemption » au final pas DU TOUT attendu (spoiler : tu es si méchant de ne pas avoir sauvé maman du cancer ! Tu mérites d’être mangé par un lion… A moins que tu ne te montres badass de ouf en te battant à mains nues contre lui… Là à la rigueur, papa, je te pardonne...).

   Bien évidemment, le lion a une intelligence humaine quand ça arrange le script, mais oublie son instinct animal trois secondes plus tard, quand il est question de repérer un homme en sang deux mètres plus loin. Homme qui est bien évidemment docteur, donc passe son temps à soigner les autres parce que « mon dieu ! l’infection », mais pas lui-même. Parce que lui, c’est un bonhomme, voyez ! Je ne vous parle pas de ficelles scénaristiques grosses comme une école abandonnée au milieu de la savane, et le climax qui donne envie de décéder (à la place de cet homme qui devrait être mort cent fois).

   Côté effets spéciaux, ça se classe plutôt dans le bon, compte tenu de la norme de laideur qu’impose désormais Disney. Il est à noter aussi dans la mise en scène, de nombreux plans séquences plutôt qualitatifs. Bref, techniquement, c’est correct, ça se laisse regarder, mais c’est oubliable.

A voir si vous aimez Idris Elba ou si vous vous divertissez devant les survivals animaliers.

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Bullet Train

film_927941Action (2h07) De David Leitch

Avec Brad Pitt, Joey King, Aaron Taylor-Johnson

Coccinelle est un assassin malchanceux et particulièrement déterminé à accomplir sa nouvelle mission paisiblement après que trop d’entre elles aient déraillé. Mais le destin en a décidé autrement et l’embarque dans le train le plus rapide au monde aux côtés d’adversaires redoutables qui ont tous un point commun, mais dont les intérêts divergent radicalement… Il doit alors tenter par tous les moyens de descendre du train.

Mon avis

   Bullet Train est un film d’action déjanté qui assume son parti-pris absurde. Ici, on suit Coccinelle, un mercenaire qui s’estime poisseux et qui suit une thérapie pour se redonner confiance en lui. Sa prochaine mission, récupérer une mallette d’argent dans le train le plus rapide du Japon, ce qu’il fait en… une minute ? Il n’a donc plus qu’à descendre au prochain arrêt, et… Ah oui, mais est-ce qu’on vous a dit qu’il y avait d’autres mercenaires complètement barrés dans ce train ? Que la mallette appartient au chef du plus grand réseau mafieux du monde ? Et que Coccinelle est un pacifiste un peu idiot qui refuse de se servir d’un pistolet, en plus d’être très malchanceux ? Et bien voilà, maintenant vous avez une idée de ce qui va se passer pendant deux heures.

   Contrairement à la plupart des films de ce genre, où le héros est à 90% joué par un Ryan Reynolds agaçant comme c’est pas permis, l’humour est bien dosé, si bien dosé qu’il laisse autant sa place à l’action qu’à l’émotion. Parce qu’outre un Brad Pitt anti-héros maladroit qui fait des merveilles, on a un duo de frangins attachants qui se démène lui aussi comme il peut pour se sauver de la merde dans laquelle il s’est fourré. Etonnant, quand on sait qu’ils sont capables de débités des dizaines d’assassins en morceaux. Oui mais voilà, comparés à la plupart des autres mercenaires qui passent en coups de vent, eux sont vraiment développés et les deux acteurs ont une telle alchimie qu’on ne peut qu’espérer qu’ils se sortiront ensembles de ce foutu train.

   Alors certes, on peut se dire que le film fait assez peu d’efforts pour exploiter son plein potentiel, en particulier concernant son cadre. Le train est avant tout une excuse pour conserver l’intrigue en huis-clos et empêcher toute échappatoire aux protagonistes, si bien que les scènes d’action ne s’en servent qu’assez rarement comme une spécificité de mise en scène. On pourrait avoir les mêmes combats dans la rue ou dans un bar, jamais vraiment l’aspect tout en longueur exiguë du train n’est mis en avant. Par contre, on exploite à outrance le fait que ce soit un train japonais. Tout comme on se joue de la malchance pathologique du protagoniste pour créer les retournements de situation, le contexte justifie que jamais personne ne réagit aux bruits suspects, aux tâches de sang, ou même aux combats qui se déroulent sous leurs yeux. Les Japonais sont polis, voyez-vous, contrairement aux vieilles femmes blanches ultra-chiantes. Bref, très rapidement, on nous fait accepter notre suspension d’incrédulité, si bien qu’on enchaîne les deux heures de divertissement sans se poser de question. Et, n’est-ce pas l’essentiel ?

A voir si vous aimez les films d’action déjantés.

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Krypto et les Super-Animaux

film_925564Animation (1h45) de Jared Stern, Sam Levine

Avec Muriel Robin, Soprano, Denis Brogniart

Krypto, le super-chien de Superman, se trouve face à un défi immense : sauver son maître, enlevé par Lex Luthor et son maléfique cochon d’inde Lulu. Pour cela, il devra faire équipe avec une bande d’animaux au grand cœur mais plutôt maladroits.

Mon avis

   Si vous deviez voir un seul film d’animation parmi tous ceux sortis cet été, je vous proposerais celui-ci. En effet, même s’il n’a pas un concept original, il a le mérite d’être bien dosé entre moments de tensions, de drame et d’humour, ce qui rend l’expérience vidéoludique plaisante, compte tenu de la production cinématographique actuelle. De plus, le film a une portée morale accessible à tous, petits et grands, puisque, outre la leçon d’amitié typique de ce format, le film nous rappelle surtout que les animaux de compagnie sont nos compagnons les plus fidèles et que même les blessés de la vie et les abandonnés des bords de route méritent une seconde chance (le film encourage explicitement à l’adoption en refuge durant le générique… je rappellerai quand même de ne pas le faire uniquement pour faire plaisir à votre gamin… Un animal, c’est un membre de la famille, il faut le respecter en tant que tel).

   D’un point de vue scénario, ça tient la route. Cela reste un film de super-héros, on doit toujours à un moment donné dire adieu à la cohérence en terme de pouvoirs (typiquement, il y a un chien qui est doté d’invincibilité. Un seul. Pourtant, tous les animaux se prennent des coups en permanence sans jamais en souffrir. Mais si, lors des rassemblements de super-héros, même le simple humain qui tire des flèches survit à tout, alors les animaux…). Mais, ça a aussi le mérite de caricaturer ses modèles, notamment en s’en prenant aux héros de la Justice League. C’est par exemple le cas de Batman parlant toujours de lui à la troisième personne pour se la jouer sombre et névrosé, ou Aquaman, éternel malaimé de DC, jusqu’à ce qu’arrive un certain Jason Momoa dont s’inspire le design. Bref globalement, c’est plaisant à suivre et on ne s’ennuie pas une seconde.

   Côté technique, le film est joli avec un effet cartoon 3D tout en rondeur, même s’il y a quelques effets de lumière dont je ne suis pas fan, notamment les reflets sur les buildings qui donnent l’impression que tout est en or. Par contre, j’ai plutôt bien aimé la VF et notamment Muriel Robin qui fait une bonne antagoniste avec juste ce qu’il faut de retenue pour rendre son personnage de cochon d’inde génie du mal à la fois crédible et attachante. J’aime moins Deni Brogniart en Lex Luthor, mais étant dépeint comme un antagoniste sans aucun mérite, n’est-ce pas logique que ce soit Lulu la cochon d’Inde la méchante la plus badasse ?

   A voir en famille ou si vous aimez les animaux héroïques.

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Nope

film_927940Epouvante (2h10) de Jordan Peele

Avec Daniel Kaluuya, Steven Yeun, Keke Palmer

Les habitants d’une vallée perdue du fin fond de la Californie sont témoins d’une découverte terrifiante à caractère surnaturel.

Mon avis

   Ayant apprécié Us du même réalisateur, j’étais curieuse de voir son nouveau film. Est-ce parce que je me faisais une idée particulière du traitement des thématiques par Jordan Peele que j’ai du coup eu des difficultés à comprendre de quoi le film parlait ? Ou est-ce que cette fois le réalisateur est allé trop loin en cherchant à mettre beaucoup trop de références diverses et variées qui détournent le regard de la thématique pourtant simple du récit ? Quoi qu’il en soit, j’ai du (comme beaucoup de spectateurs, semble-t-il) aller me renseigner auprès de critiques de cinéma pour assembler correctement les pièces. Assez problématique à première vue, même si finalement, on se dit que le film reste agréable à regarder. Et qu’il encourage à le visionner une seconde fois.

   Pour comprendre pourquoi cette difficulté de compréhension, il faut savoir que le film fait à la fois référence à l’invisibilisation des Afro-américains dans l’industrie du cinéma, à l’exploitation des animaux, à la bestialité à son état primaire, à la croyance en des forces supérieures, à l’obsession mercantile ou encore à la quête de gloire. Autant de thèmes qui donnent l’impression de mal se mélanger, d’autant plus quand on aime les animaux et qu’on a tendance à interpréter les choses selon ce prisme. Alors que non, le film ne parle pas de la condition animale, il parle de la machine dévastatrice qu’est devenu l’industrie du spectacle. Tout le reste ne sert qu’à renforcer ce propos, y compris les animaux (qui sont exploités par le film… pour dénoncer l’exploitation du milieu du cinéma… combattre le mal par le mal… tout ça tout ça…). Sur le principe, c’est une excellente idée, dans l’application, c’est à ce point cynique que ça en devient confus. Notamment parce que l’esprit humain peine à faire du même sujet à la fois la victime et le bourreau (spoiler : l’ovni est un animal extraterrestre que les humains cherchent à domestiquer. Et c’est mal. Or non seulement les héros y arrivent, mais ils finissent par tuer la bête. Donc c’est mal. Mais symboliquement, ils ont explosé l’industrie mercantile du cinéma. Donc c’est bien. Les deux thématiques se superposent mal, car elles présentent deux morales qui s’opposent).

  D’un point de vue technique, c’est toutefois plaisant à regarder. Si vous avez déjà vu un film de Jordan Peele, vous savez que vous n’embarquez pas pour un film d’horreur, mais dans une œuvre angoissante qui questionne sur nos peurs viscérales. Tout est donc fait pour retransmettre cette angoisse, notamment grâce à des plans larges et aériens qui rappellent la menace dans le ciel tout en montrant de magnifiques panoramas des plaines américaines. On retrouve cette recherche d’épouvante dans le sound design, notamment dans les sons produits par l’ovni, ainsi que la BO qui emprunte à plusieurs films du genre. Quant aux effets spéciaux, ils restent assez visibles, mais quand on connait la thématique principale, on se dit que ce n’est sûrement pas sans raison.

   Dans tous les cas, l’ambiance générale est très bien gérée. Même si on ne comprend pas toutes les références, qu’on abandonne l’idée de saisir la morale au premier visionnage, on apprécie la façon innovante de traiter les ovnis… Avant d’envisager d’y retourner pour cette fois tout capter. 😉

A voir si vous aimez les films de Jordan Peele ou les films d’ovnis innovants.

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Vesper Chronicles

Science-Fiction (1h54) de Kristina Buozyte, Bruno Samper

Avec Raffiella Chapman, Eddie Marsan, Bruno Samper, Rosy McEwen

   Dans le futur, les écosystèmes se sont effondrés. Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme. Vivant dans les bois avec son père, la jeune Vesper rêve de s’offrir un autre avenir, grâce à ses talents de bio-hackeuse, hautement précieux dans ce monde où plus rien ne pousse. Le jour où un vaisseau en provenance des citadelles s’écrase avec à son bord une mystérieuse passagère, elle se dit que le destin frappe enfin à sa porte.

Mon avis

   Quand on sait qu’il s’agit d’un film franco-belgo-lituanien, on ne peut que s’émerveiller devant  l’esthétique incroyable qui se dégage au visionnage. Ici, la science-fiction est revisitée de belle façon, s’offrant le luxe propre à tous les petits budgets, à savoir tourner en milieu naturel avec un minimum d’effets spéciaux. Pourtant, la nature de cet univers n’a plus rien à voir avec celle que nous connaissons aujourd’hui et c’est tout un écosystème de créatures végétales, devenues aussi bien prédatrices sanguinaires que lucioles bioluminescentes, qui peuple chaque plan du film. Il symbolise d’ailleurs très bien la compréhension de ce monde dévasté qui se joue essentiellement dans la narration visuelle. Les effets spéciaux, qualitatifs, ne trahissent jamais cette volonté, renforçant cette atmosphère post-apocalyptique où le vivant est le cœur de tous les conflits.

  Esthétiquement, c’est donc une réussite qui sublime des idées innovantes et raconte un univers riche. Scénaristiquement… peut-être vous-êtes vous comme moi demandés, en lisant le titre, s’il s’agissait de l’adaptation d’une œuvre littéraire. Une incertitude qui s’est accrue lors du visionnage. Et bien, quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que non, il s’agit bien d’un scénario original ! Pourtant, le film a tous les défauts d’une mauvaise adaptation. Les personnages sont caricaturaux, leurs réactions changent selon les besoins de l’intrigue, leurs décisions soudaines ont tout du cochage de case scénaristique (« bon, là, il reste 10 minutes, on va dire que la protagoniste prend une décision stupide pour déclencher le climax »). Tout donne l’impression que le film essaie de condenser trois tomes en 2 heures. Et paradoxalement, beaucoup de spectateurs vous diront que c’est trop lent. Comme si les réalisateurs s’étaient trop attardés dans la contemplation de leur propre monde, devant ensuite expédier toutes les scènes d’action. C’est dommage, car le potentiel est incroyable. Mais voilà, peut-être était-ce trop ambitieux pour un premier projet.

A voir si vous voulez soutenir la SF européenne ou si vous aimez les univers post-apo innovants.

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Alors, vos avis sur ces films ? 😉

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8 réflexions sur “[Mois Ciné] Août 2022

  1. Symphonie dit :

    After Yang, il me tente bien !

    Pour Nope, j’avais beaucoup apprécié Get out et Us, donc je verrai probablement celui-ci à un moment donné. Par contre j’ai l’impression que niveau thématiques, effectivement, c’est peut-être moins clair que les deux autres.

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    • Eleyna dit :

      Oui, je te conseille After Yang. 🙂
      Pour Nope, je pense qu’une fois que tu es prévenu de la thématique, le film est plus simple à regarder. C’est plutôt en y allant sans rien savoir que c’est compliqué. Je pense donc que tu peux aller le voir sans problème. 😉

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  2. Ma Lecturothèque dit :

    Je voulais voir « Vesper Chronicles » et « Bullet Train » mais ils ne passent pas ou plus dans mon cinéma, dommage ! Et dommage pour « Beast » ; je me disais qu’il avait l’air sympa mais les trucs trop attendus et de telles facilités scénaristiques/incohérences me rebutent un peu (c’est un survival, on veut avoir peur pour les personnages). On verra, peut-être que je le regarderai quand même si j’en ai l’occasion.

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    • Eleyna dit :

      Ah oui, même Bullet Train ? Je pensais que ça faisait parti des gros films de l’été qui passaient partout. Comme quoi…
      Franchement, pour Beast, quand tu ne t’attends à rien, tu n’es pas spécialement déçu. C’est juste… ça fait ce qu’on attend, quoi. Ce n’est pas surprenant, justement parce qu’il ne cherche pas à s’affranchir des bêtises du genre, mais ce n’est pas catastrophique non plus. Bref, ça dépend si c’est un genre que tu aimes bien et que tu passes un bon moment devant des ficelles que tu as déjà vu cent fois. 😉

      J’aime

      • Ma Lecturothèque dit :

        Eh bien je n’ai qu’un petit cinéma de quartier à côté de chez moi et il est passé pendant que j’étais en vacances ; à mon retour, il était projeté encore une fois mais j’ai eu la flemme, j’avais juste besoin de me reposer après la reprise du boulot ! Si je fais une demi-heure de trajet, je peux aller dans des cinémas qui le diffusent encore mais, entre temps, d’autres films qui m’intéressent aussi sont sortis…
        Pour « Beast », c’est un genre que j’apprécie assez mais à petites doses, justement pour ne pas revoir trop souvent les mêmes ficelles 😅

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