[Chronique Littéraire] Légendes Faës – V3 : Les Faradryl, Manon Elisabeth d’Ombremont

  Après avoir récemment lu le second tome de cette trilogie de dark fantasy, nous revoici pour la conclusion du cycle des Légendes Faës, avec Les Faradryl, de Manon Elisabeth d’Ombremont (L’Ivre-Book).

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FICHE TECHNIQUE

 

  • Titre : Légendes Faës – V3 : Les Faradrylles-faradryl
  • Auteur/Autrice : Manon Elisabeth d’Ombermont
  • Illustrateur/Illustratrice : Vael Cat
  • Édition : L’Ivre-Book
  • Collection : Imaginarium
  • Genre : Fantasy, Dark Fantasy
  • Public : Adulte, Public Averti
  • Cycle : Trilogie (3/3)
  • Pages : 184
  • Parution : 12 mai 2018
  • Langue : Français
  • Format : Numérique
  • Prix :  3,99 euros
  • ISBN : 9782368925959
  • Lien : Manon Elisabeth d’Ombremont

Résumé : Faëry, sous le nouveau règne de l’Empereur Fenrír. Melyan s’est alliée à l’Ankou pour contrer l’ascension d’Elcmar. Ensemble, ils partent à la recherche des autres porteurs de Sphères. Grâce au soutien de Selenaë et de l’Aède, une lueur d’espoir transparaît pour la première fois. Mais par sa simple existence, Aëryne menace de réduire leurs efforts à néant. Qui restera debout pour regarder les mondes s’effondrer ? Le dénouement de la trilogie des Légendes Faës de Manon Elisabeth d’Ombremont.

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MON AVIS

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Lu dans le cadre du Challenge Littérature de l’Imaginaire.

Lu dans le cadre du Printemps de l’Imaginaire Francophone.

Pour retrouver la chronique du volume 1, c’est par ici, et celle du volume 2, c’est par .

 

Couverture et Accroche

   Des trois couvertures de la trilogie, je pense que c’est ma préférée, car les contrastes y sont moins présents, ce qui rend les verts plus sombres, plus adaptés à ma vision personnelle de l’univers très sombre du roman. On y distingue cette fois un certain Seigneur Sidhe, un protagoniste seelie aperçu plusieurs fois durant les premiers volumes et identifiable par les cicatrices qui le défigurent ainsi qu’à son épée de lumière. Le vert est assez logique pour le coup, même s’il ne ressort pas vraiment sur son iris. L’effet un peu apocalyptique qui découle de l’arrière-plan annonce un final des plus violents. De quoi bien finir le cycle ?

   Vous n’aurez pas manqué de constater la mention du nom de Fenrir, ancien Empereur unseelie redevenu Empereur. C’est bien le seul dont on cite réellement la présence puisque les autres personnages, si on oublie Melyan, se voient dotés de leur surnom pour ne pas trahir les révélations du tome précédent. Si sur le principe, j’apprécie le résumé, après lecture, je suis un petit peu déçue car il donne un souffle épique, là où tout est souvent question d’attente et de trahison. Ce n’est pas un problème en soit, mais on connait désormais la mentalité des Unseelies, et j’aurais préféré mieux le percevoir dans le résumé.

 

Prose et Structure

   Nous retrouvons le ton familier et un peu cru des volumes précédents, qui correspond à l’univers des Unseelies pas vraiment portés sur les sentiments. J’ai été un peu surprise de trouver des passages qui me semblaient un peu moins travaillés (je pense notamment à une répétition d’incise d’une réplique à une autre). De même, si le début du tome annonçait une évolution intéressante, j’ai un peu moins apprécié l’écriture du climax qui enchaînait les différents points de vue de façon trop rapide pour mon goût personnel. Globalement, j’ai trouvé ce tome trop court, ce qui ne rendait pas justice à l’univers et l’intrigue mis en place. Mais ceci devrait convenir aux personnes qui apprécient les lectures rapides.

  La structuration du récit a un peu changé, puisque désormais, nous connaissons l’identité du narrateur. Celui-ci n’intervient plus que rarement directement auprès du lecteur, et j’avoue que c’est un peu dommage, même si d’un point de vue scénaristique, cela reste logique (c’est que je l’aimais bien ce narrateur ^^). De même, nous n’avons plus le droit à l’habituelle localisation en début de chapitre qui donnait une idée de la date et du lieu où se déroule la scène. Bref, un certain changement qui semble indiquer que nous allons vers la fin d’un monde. Peut-être pour un autre ?

 

Personnages et Narrateurs

   Nous retrouvons Melyan, la protagoniste principale de la trilogie, après sa fuite de la forteresse unseelie. Si elle a gagné un peu d’indépendance vis-à-vis d’Elcmar, bien qu’elle lui soit toujours liée en portant une partie de son âme, elle reste malgré tout figée dans la culture unseelie. La violence et l’obéissance à plus fort que soit étant ses préceptes de vie, elle ne se démène pas tellement pour se préserver, mais semble plutôt espérer la mort au combat. Je comprends ce qu’elle est, mais je ne peux pas dire vraiment que son sort m’importe, d’autant que je n’ai pas vraiment compris comment elle se libère de ses entraves psychiques à un certain moment. Toutefois, j’ai apprécié le sort final qui lui était attribué et j’aurais bien voulu la suivre davantage suite à son changement.

   Telbrin est un peu la version masculine de Melyan. Engoncé dans son armure de fomoire fidèle à ses principes, il se contente le plus souvent d’observer ce qui lui déplaît tant. Là encore, je comprends sa personnalité, mais j’en viens presque à regretter que ceux qui n’ont pas peur des sentiments n’en profitent pas pour le provoquer de façon à lui faire comprendre qu’il y a probablement une façon d’agir sans mettre l’honneur de qui que ce soit en péril. Parce que l’immobilisme, au bout d’un moment, ça peut devenir agaçant. Mais bon, j’imagine qu’il plaira à ceux qui avait adhéré à sa personnalité, car il conserve toujours son aura de Seigneur Noir. ^^

   Elcmar, le dieu-dragon déchu, ne m’a pas paru aussi impressionnant que dans les précédents tomes. Il lui a manqué un peu de charisme et ce n’est pas le combat final qui, à mon grand regret, a réussi à me convaincre. Heureusement, il reste fidèle à lui-même jusqu’à la fin, avec son arrogance et ses certitudes bien ancrées. En même temps, il avait toutes les raisons d’y croire.

   Fenrir est revenu d’entre les morts. Même s’il est soumis à Elcmar, il rivalise quand même avec lui en terme de charisme, notamment par les yeux d’Aëryne, sa prisonnière, mais aussi parce qu’on sait que son nouveau corps fait de lui un individu à part. Je regrette un peu qu’on ne profite pas justement de cette fusion entre un fomoire qui n’a jamais manipulé la magie, et ce corps magique qui aurait pu réserver bien des surprises. Peut-être pour une autre histoire.

   L’Ankou, allié de Melyan (qui ne porte plus ce surnom dans le tome, mais je respecte le choix de dissimuler son identité) est l’un des protagonistes que j’ai préféré, avec l’Aède. En même temps, peut-être est-ce pour une bonne raison, puisque ce sont les deux rares personnages à avoir des sentiments dans ce monde de brutes et donc, à avoir une vraie volonté d’agir. Pourtant, l’Ankou n’est déjà plus que l’ombre de lui-même, mais c’est peut-être bien pour cela justement que je l’apprécie. Parce qu’il n’est le parangon d’aucun extrême, il est à la fois ombre et lumière, et surtout, il veut agir, ce qui est assez appréciable quand les gens autour de lui ont tendance à s’accrocher à leur immobilisme.

 

Univers et Atmosphère

    Il me sera difficile d’ajouter des détails à ce que l’on connait déjà de l’univers du cycle puisque nous suivons les protagonistes essentiellement à la capitale unseelie. Le volume étant très court, les descriptions sont malheureusement assez rares. D’autant que, comme nous le fait profiter Aëryne lors d’un excursion dans le palais, il n’y a pas grand chose à voir chez un peuple peu adepte de l’art et de l’écriture. Notons tout de même quelques crânes ornant les couloirs pour rappeler les victoires de l’Empereur (charmant ^^).

   L’histoire mentionne des dimensions parallèles à celle de la Faëry, dont certaines composées d’humains, ou encore celle où se trouvent les derniers dragons. Là encore, peu de descriptions, ce qui est bien dommage. Après, j’imagine que cela conviendra aux lecteurs adeptes de discours directs qui plongent rapidement dans l’action.

 

Intrigues et Thématiques

   Suite au retour de Fenrir sur le trône unseelie et à la réussite d’Elcmar pour retrouver Aëryne, la dernière des Faradryl capable de localiser ses Sphères, ses morceaux d’âmes, Melyan accepte de s’allier à l’Ankou. En effet, celui-ci bénéficie de l’appui de Selenaë, la déesse-dragonne des seelies. La dragonne souhaite faire de l’Ankou son champion, mais pour cela il doit retrouver les Sphères d’Elcmar pour les assimiler et ainsi pouvoir rivaliser avec lui.

    Peut-être me suis-je trop attendu à une autre évolution à la suite du 2e tome, si bien que je n’ai pas su apprécier ce dernier volet comme il se doit (et je m’en excuse :/ ). Ce qui m’embête un peu, c’est que les Sphères n’ont pratiquement pas besoin d’être cherchées (quand ça fait 77 ans qu’Elcmar s’y acharne). L’une d’elle aurait pu être à l’origine d’une mésaventure, mais elle est finalement octroyée de bonnes grâces au bout d’un échange plutôt courtois (pour les Unseelies, j’entends ^^). Soit, après tout, ce n’était qu’une étape au sein du plan établi. Pourtant, même après, je n’ai jamais senti de réels moments de tension. Tout s’enchaîne trop vite, pour mon goût personnel, si bien que je n’ai ni eu le temps de connaître les personnages, ni compris pourquoi ils font tout dans la précipitation sans chercher d’alternatives, même foireuses (genre, chercher à utiliser les Vannes autrement…). Toutefois, je connais mon goût pour les romans qui prennent le temps d’exposer avant d’entrer dans le vif du sujet, aussi, ne suis-je peut-être finalement pas vraiment le public ciblé.

   Il faut dire aussi que l’aspect un peu figé des personnages ne m’a pas aidé à atténuer ce sentiment. Pourtant, je sais que c’est une caractéristique de la faërie, les cours seelie et unseelie sont parfois décrites comme des royaumes d’éternels recommencements, d’éternelles luttes, d’éternelles histoires qui se réécrivent sous une forme ou une autre. Mais pour l’occasion, cela me donnait parfois l’impression que les événements se jouaient tous seuls, et que les personnages ne pouvaient qu’attendre le moment opportun pour agir. Heureusement qu’il y en avait quelques-uns pour s’acharner et que le combat final voit tout le monde sur le devant de la scène. 🙂

   Je ne pourrais pas finir sans préciser que j’ai apprécié la conclusion, qui correspond à l’ambiance du récit et qui ne s’embarrasse ni de fin heureuse, ni de réels arrières goûts d’échec. Ce qu’il advient de tous les personnages fait sens, et appellerait presque une suite. Après tout, nous étions prévenus dès le début que rien ne se passe jamais comme prévu.

   Les scènes de sexe sont moins présentes et les combats, bien que toujours dans la veine dark fantasy, sont moins violents. Pourtant, je préfère rappeler que cet ouvrage est destiné à un public averti.

 

Conclusion

   Si j’avais bien aimé les premiers volumes du cycle, j’ai été un peu déçue par ce dernier volet, trop rapide à mon goût. Le choix de suivre des personnages liés à la cour unseelie, s’il était jusqu’à présent intéressant, m’a semblé les enfermer un peu trop souvent dans leur rôle de guerriers farouches obéissant à des principes qui les contraignent à la non-prise de décision. Si la bataille finale enchaîne les points de vue trop rapidement, elle aboutit néanmoins à une conclusion adaptée à l’univers des Légendes Faës.

 

Qui veut connaître la conclusion de l’histoire de Melyan, Elcmar et Fenrir ? 🙂

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UN APERÇU D’AILLEURS SUR

Légendes Faës – V3 : Les Faradryl ?

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6 réflexions sur “[Chronique Littéraire] Légendes Faës – V3 : Les Faradryl, Manon Elisabeth d’Ombremont

  1. OmbreBones dit :

    Tout d’abord je te remercie pour ta lecture et je m’excuse de cette déception. Je ne vais pas me chercher d’excuses mais j’ai très clairement écrit ce troisième tome pour finir cette saga qui a été très entachée par beaucoup de soucis éditoriaux et diverses problèmes annexes. Je voulais offrir aux lecteurs fidèles une fin parce que c’était la moindre des choses, j’ai donné le meilleur de moi-même pour que ce soit le cas mais je pense qu’on doit quand même ressentir cet aspect forcé. Il est clair que ce roman aurait pu, aurait du, être plus long. Que des éléments auraient du apparaître avant (c’est aussi le problème d’écrire sans plan). En gros, la trilogie souffre de tous les défauts d’une première saga et d’un premier roman. C’est grâce à des retours comme ceux ci que je peux m’améliorer dans ma prose et dans mon travail alors je te le dis, ne t’excuse pas parce que je te dis plutôt merci pour ton honnêteté et ton analyse 🙂

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    • Eleyna dit :

      Merci à toi pour ce message. 🙂 ça me fait toujours quelque chose quand je termine un cycle littéraire sur une petite déception, parce que j’ai l’impression de ne pas avoir compris jusqu’au bout la volonté de l’auteur. Cela me rend d’autant plus triste que j’avais effectivement cru comprendre lors de la précédente chronique, que tout ne s’était pas bien passé pour ce dernier tome. C’est bien dommage, mais c’est vraiment une belle démarche de ta part d’avoir voulu offrir une conclusion pour tes lecteurs. Et puis, si ça peut te rassurer, ça ne m’empêchera aucunement de lire tes autres romans (j’avais dit que je lirai Bratva de toute façon ^^). 🙂

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      • OmbreBones dit :

        Tu aurais même choisi de ne plus me lire que je ne t’en aurai pas voulu 🙂 je suis déjà reconnaissante que tu aies donné une chance à mes romans et que tu prennes la peine d’analyser les choses pour faire un retour constructif, c’est très important pour moi ! J’espère que tu as la version Livr’s de Bratva qui a eu droit à un vrai travail éditorial et surtout que tu passeras un bon moment 🙂

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