[Chronique Littéraire] Le Miroir au fond du puits, Vanessa Terral

     Je me suis dit qu’entre deux lectures de romans pour le PIF, je pouvais me lancer dans des textes un peu plus courts. Aujourd’hui, une petite chronique donc sur une nouvelle gratuite de Vanessa Terral, Le Miroir au fond du puits (Editions du Chat Noir), à l’origine parue dans l’anthologies Sorcières et Sortilèges des Enfants de Walpurgis.

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FICHE TECHNIQUE

 

  • Titre : Le Miroir au fond du puitsle-miroir-au-fond-du-puits
  • Auteur/Autrice : Vanessa Terral
  • Illustrateur/Illustratrice : Miss Gizmo
  • Édition : Chat Noir
  • Collection : Griffe Sombre
  • Genre : Fantastique
  • Public : Adulte
  • Cycle : Nouvelle
  • Pages : 62
  • Parution : Juin 2014
  • Langue : Français
  • Format : Numérique
  • Prix :  Gratuit
  • ISBN : 979-1090627628
  • Lien : Vanessa Terral : Le Miroir au fond du puits

Résumé : À Bordeaux, l’arrivée d’une étrangère du nom de Rimah bouscule la communauté vaudoue locale. En effet, la voyageuse a suivi la piste de meurtres rituels : les indices et ses connaissances l’ont menée jusqu’à la ville girondine. Assistée par l’innocente Alice, jeune recrue de la communauté qui lui servira de guide, Rimah enquête, interrogeant à sa manière les bokors et mambos de la cité afin de découvrir l’auteur des crimes. Dans sa traque, elle n’épargnera pas non plus sa partenaire qui semble dissimuler, à son insu, un secret fort incommodant…

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MON AVIS

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Lu dans le cadre du Challenge Littérature de l’Imaginaire.

Lu dans le cadre du Printemps de l’Imaginaire Francophone.

 

Couverture et Accroche

   Même si la couverture ne fait pas vraiment ressortir le côté vaudou comme on peut le voir souvent avec ces personnages aux peintures ou scarifications rituelles, je trouve le dessin très beau. Peut-être son trait un peu naïf donne-t-il l’illusion d’une nouvelle pour la jeunesse, mais comme son propos, bien que sombre, n’est pas franchement glauque, je ne pense pas que ce soit trompeur. Je dois dire que j’aime beaucoup le dessin de Rimah (même si elle paraît jeune alors qu’on la décrit sans âge) auréolée de cette lumière un peu verdâtre. J’imagine que le beffroi en arrière plan parlera aux Bordelais. 😉

   Si je suis venue à cette nouvelle, outre qu’elle soit gratuite, c’est grâce à son résumé qui parle de vaudou. Je ne connais pas spécialement cette religion, mais je dois dire qu’elle me fascine et que j’aime m’y plonger à l’occasion. Alors pouvoir suivre une protagoniste qui enquête dans cet univers envoûtant dans une France contemporaine, autant dire que c’est une invitation que je ne pouvais pas refuser.

 

Prose et Structure

   La plume simple, efficace et surtout, très documentée. L’autrice n’a pas peur d’utiliser les termes issues de la culture vaudoue et de démultiplier les notes de bas de pages pour les expliquer, ce qui personnellement, ne me gêne pas du tout. Bien au contraire, j’ai été heureuse d’en apprendre davantage dans ces quelques pages qui sortent un peu de l’ordinaire de mes quelques lectures sur le sujet. Pas de Baron Samedi, pas de poulet saigné et de possessions malveillantes, ici on a le droit au panthéon bienveillant du culte vaudou et à son usage dans la vie quotidienne. Je peux néanmoins comprendre que cela puisse rebuter, aussi, si vous n’avez aucune connaissance sur le sujet et que vous n’aimez pas couper votre lecture pour vous renseigner, peut-être est-il préférable de ne pas vous lancer dans cette lecture.

   En terme de structure, nouvelle oblige, les ellipses temporelles propulsent l’héroïne et sa protégée directement aux passages intéressants sans s’embarrasser de longueurs explicatives.

 

Personnages et Narrateurs

   Rimah est décrite comme une femme sans âge doté de quelques mèches blanches dans ses tresses, et surtout d’une aura d’assurance et de sagesse qui lui attire rapidement le respect de la communauté locale. En bonne enquêtrice habituée aux situations surnaturelles, elle ne se laisse guère impressionnée et aura même tendance à taire des informations qui concernent sa partenaire. Secrète et pleine de surprises, elle aurait le profil idéal pour devenir une héroïne de série littéraire. En tout cas, j’apprécierais la revoir. 🙂

   Alice, son assistante désignée, est une jeune novice du culte vaudou qui ne croit pas vraiment aux « superstitions ». Un peu embarquée dans l’histoire malgré elle, elle est du genre timide et impressionnable, si bien qu’on pourrait se demander pourquoi Rimah l’a choisie. Les événements démontrent qu’elle n’est pas tout à fait ce qu’elle semble être et qu’elle peut être bien plus utile qu’elle le pense elle-même.

 

Univers et Atmosphère

    Nous évoluons dans les rues de Bordeaux, entre les légendes vaudoues et celles propres à la ville. C’est une jolie idée que de mêler les deux cultures au sein de l’intrigue, même si, à mon grand regret, le format ne donne guère le temps de donner vie à cette fusion fantastique. C’est donc en toute logique que nous nous attardons davantage sur les préceptes du culte vaudou, entre la façon dont on est choisi par un loa (ou lwa) qui nous « chevauche », l’existence d’une chambre des mystères qui portent bien son nom, ou encore la hiérarchie des personnalités du culte et des entités qui y sont liées. Ici, on parle d’esprits bénéfiques, de pratiques qui sauvent et qui soignent, et je dois dire que c’est agréable de voir, dans une nouvelle fantastique, un culte vaudou qui ne parle pas que d’entités maléfiques et de sacrifices rituels.

 

Intrigues et Thématiques

   Rimah enquête sur des meurtres singuliers qui laissent croire que le meurtrier est un pratiquant du culte vaudou. Pour mener son enquête, elle choisit une assistante pour la seconder. Problème, la jeune Alice est novice, pire elle ne semble pas vraiment croire au vaudou. Mais Rimah semble très bien savoir comment tirer profit de cette innocence.

   L’intrigue est intéressante, l’exotisme de l’univers y joue pour beaucoup. Je regrette un peu que l’enquête ne soit finalement qu’une visite chez quelques personnalités du coin, même si je comprends que le format ne laisse guère le temps de s’éparpiller sur une multitude de pistes. Le final m’a semblé, certes court, mais mieux géré que celui de la plupart des histoires que j’ai pu lire où il était fait usage du culte vaudou. Globalement, j’en ressors contente de ma lecture, si bien que je me lancerais bien dans un nouvel ouvrage de l’autrice.

 

Conclusion

    Une bonne nouvelle qui traite du culte vaudou d’un point de vue bénéfique, c’est assez rare de ce que j’ai pu lire en fantastique pour le souligner. Si vous n’avez pas peur du jargon spécifique à cette religion, que vous aimez les héroïnes qui gèrent avec assurance et les histoires qui mêlent différents folklores, allez-y les yeux fermés (enfin, ouvrez-les pour lire quand même ^^). Et en plus, c’est gratuit. 😉

 

Qui veut suivre Rimah dans une aventure mêlant légendes locales et vaudou ? 🙂

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UN APERÇU D’AILLEURS SUR

Le Miroir au fond du puits ?

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12 réflexions sur “[Chronique Littéraire] Le Miroir au fond du puits, Vanessa Terral

    • Eleyna dit :

      Voilà. 🙂 J’avoue que je ne serais pas contre lire un roman qui exploite davantage les différentes facettes du vaudou, parce qu’il semble y avoir beaucoup à dire. Or on parle plus souvent du Baron Samedi et de sacrifices rituels (enfin, dans ce que j’ai pu lire jusqu’ici).

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