[Chronique Littéraire] Néogicia – T3 : Contagion, Fabien Fournier

  Bien le bonjour, fileurs et tisseuses de la toile. Aujourd’hui, nous entamons une nouvelle année de chroniques littéraires avec le tome 3 d’une série de science fantasy que je n’ai jamais commenté jusqu’à présent, Néogicia T3 : Contagion, de Fabien Fournier (Olydri).

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FICHE TECHNIQUE

  • Titre :  Néogicia T3 : ContagionContagion
  • Auteur/Autrice : Fabien Fournier
  • Illustrateur/Illustratrice : Phanat Pak
  • Édition : Olydri Editions
  • Collection : Neogicia
  • Genre : Fantasy, Science Fantasy
  • Public : Tout public
  • Cycle : Oui (3/?)
  • Pages :  376 (en comptant les bonus)
  • Parution : Mars 2018
  • Langue : Français
  • Format : Numérique – Papier
  • Prix :  9 euros – 18 euros
  • ISBN : 979-1095780045
  • Lien : PGM Stuff

Résumé : Olydri est un monde dominé par la magie. Les néogiciens, une civilisation à l’origine d’une puissance nouvelle appelée technologie, ont fond l’Empire dont la capitale est Centralis.

Saly Asigar, une Olydrienne âgée d’une vingtaine d’années, entreprend de rejoindre ce peuple. Pour y prétendre, elle doit subir une injection l’isolant définitivement des flux magiques. Une telle pratique n’est pas sans risques, mais en cas de succès, ses sens et ses capacités physiques seront décuplés.

Les progrès de Saly dans la maîtrise de ses pouvoirs vont s’avérer déterminants pour sa faction, frappée en plein coeur par le VOX, un mal mystérieux et insaisissable…

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MON AVIS

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Lu dans le cadre du Challenge Littérature de l’Imaginaire.

    Ceci est la chronique du tome 3 de la série Néogicia, que je n’ai jamais chroniqué jusqu’à lors, car les précédents tomes avaient été lu avant que je me lance dans la chronique littéraire. Je prendrai peut-être le temps à l’occasion de revenir sur les 2 premiers tomes.

 

Couverture et Accroche

    La couverture est une fresque de personnages qui se poursuit sur la 4e, ce que je trouve plutôt intéressant, surtout pour les fans de Néogicia, toujours ravis de pouvoir profiter de visuels pour chacun de leurs personnages préférés. Personnellement, j’ai quand même une petite préférence pour les précédentes couvertures que je trouvais plus harmonieuses dans le choix des couleurs, plus ton sur ton. Le dessin reste à la hauteur de ce que l’on connait du travail de l’équipe, généreux et de qualité.

   Le résumé est à l’image du contenu, explicatif. J’y perçois cette petite crainte que le lecteur ait oublié les détails de l’histoire durant le laps de temps nécessaire à la production de chaque tome. On y fait donc un rappel de l’univers en général, puis de l’héroïne en particulier, avant d’en venir sur le dernier paragraphe à l’histoire du tome 3. Je me dis que c’est peut-être parce que l’auteur sait qu’il a un lectorat hyperactif (un peu comme lui ^^), prompt à découvrir de multiples univers sur tout autant de supports (rappelons que Néogicia provient d’une websérie qui a étendue son univers en romans, BD, jeux, BO…).

    A noter que dans chaque ouvrage de l’auteur, vous avez le droit à des bonus, comme des extraits d’autres œuvres, des designs arts, des dessins de fans et plusieurs pages réservées aux dédicaces. Quelque soit l’avis que l’on peut avoir sur l’histoire en elle-même, on ne peut nier que l’auteur et son équipe cherchent vraiment à faire plaisir à leur communauté. Et pour cela, on ne peut que les remercier. 🙂

 

Prose et Structure

    Cela m’a un peu surprise d’en faire le constat, comme je ne me souviens pas avoir eu le même ressenti sur les précédents tomes, mais c’est l’aspect du livre qui me parle le moins. Le style est simple, adapté au tout public et c’est un bon point. Mais… c’est très « raconter ». Comme j’ai pu le souligner pour le résumé, c’est typique de ce tome sur son ensemble. On y perçoit un besoin d’expliquer :

  • expliquer l’univers, qu’on est censé connaître depuis 3 tomes : ce n’est pas le point le plus perceptible et je pense que si le reste avait été à ce niveau de rappel, je n’aurais même pas relevé.
  • expliquer les événements des livres précédents à plusieurs reprises : ce peut être compréhensible, puisque les lecteurs ne relisent pas tous les précédents tomes et qu’ils peuvent avoir oublié des détails. Cependant, j’ai trouvé qu’ici, l’exercice n’était pas assez équilibré et manquait un peu de naturel (« tu te souviens quand on avait fait ceci et que ça avait abouti à cela dont on va de nouveau parler d’ici quelques minutes ? « Oui, et même qu’on avait rencontré A et B qu’on croisera un peu plus loin »).
  • expliquer ce qu’il faut comprendre dans la scène : C’est pour moi le point le plus gênant. Je pense que ce n’est pas volontaire de la part de l’auteur et qu’il a plutôt cherché à donner la possibilité à un large panel de lecteurs de suivre l’histoire. Mais personnellement, je n’aime pas qu’on m’explique que les propos du personnages sont humoristiques, qu’on justifie les actes d’un personnage dans la foulée ou qu’on m’affirme que les personnages sont formidables. Je veux le voir, je veux le sentir, je veux me faire ma propre idée.

   Au final, je pense que ce point est le défaut de la qualité de l’auteur. Fabien Fournier est quelqu’un de généreux avec sa communauté, mais pour le coup, il la materne un peu trop et s’inquiète à tort d’un manque de compréhension des lecteurs de ce spinoff. En effet, il n’est pas évident d’adapter une saga littéraire qui conte l’histoire d’un MMORPG d’un point de vue interne (pour faire simple, les PNJ d’un jeu vidéo vivent vraiment dans leur propre univers). Je vous assure pourtant qu’il s’en sort bien ; pour qui ne connaîtrait pas la websérie, on ne perçoit en aucune façon l’aspect jeu vidéo. C’est bien une véritable histoire, dans un univers cohérent, avec des références nombreuses pour les fans de la première heure, mais qui s’appréhendent d’une autre façon pour qui n’aurait lu que la série des Néogicia.

   Concernant la narration, nous suivons toujours le point de vue de Saly à la première personne, même si quelques chapitres centrés sur d’autres personnages sont à la troisième personne. Personnellement, ça ne me dérange pas, au contraire, même si les circonstances font que quoi qu’il arrive, Saly finit par être au courant de tout (elle est dans les bonnes grâces de l’Empereur en même temps ^^).

 

Personnages et Narrateurs

    Nous retrouvons la plupart des personnages des précédents tomes ainsi que quelques rares nouvelles têtes.

   Saly Asigar, notre héroïne, est une jeune recrue de l’académie d’élite de l’Empire qui a subie, comme tous les néogiciens, un traitement spécifique pour rompre tout lien avec la magie inhérente du monde d’Olydri. Ce traitement technologique vise à améliorer les performances personnelles de chaque individu, mais Saly a réagi étrangement à l’injection, la dotant de capacités incontrôlables telle que la télékinésie. Dans les précédents tomes, on apprenait le pourquoi du comment ; ici, Saly est davantage dans l’apprentissage de ses capacités qui, bien que diminuées, restent toujours aussi dévastatrices. Elle a un côté surpuissant, compensé par des effets physiques délétères, mais dont elle se remet vite, notamment grâce à la technologie de l’Empire. Dans ce tome, on perçoit moins la rancœur, la jalousie et la convoitise des autres, elle est fédératrice, un peu trop même. Certes, elle est l’héroïne, mais elle prend parfois trop de place et occulte de la sorte son entourage, ce qui est dommage car il mérite d’être mieux perçu.

   Loreley Borg est la meilleure amie de Saly, dont les compétences de néogicienne se concentrent surtout sur la force et l’endurance. A l’aise au milieu des gens, elle a un côté taquin, et surtout une propension à rentrer dans le tas. Elle est très protectrice avec Saly, au point d’avoir tissé un lien affectif qui leur est mutuellement profitable pour renforcer leurs capacités. Une partie de l’intrigue lui permet de vivre des aventures loin de l’héroïne, ce qui n’est pas un mal, car cela permet de la caractériser en dehors de cette relation un peu trop monolithique. Quoi qu’il en soit, je pense qu’elle plaira toujours autant à ceux qui l’appréciaient dans les 2 premiers tomes.

   Löcke Borddich complète le trio principal d’amis en tant que beau gosse un brin charmeur, qui se voudrait drôle mais qui se fait voler pas mal de répliques par les autres. Il manque un peu d’exposition pour moi et même si, tout comme Loreley, il passe une partie de l’intrigue loin de Saly, il garde un côté suiveur qui le rend moins actif que ses deux camarades. J’aurais bien aimé qu’il puisse faire ses preuves en solo, histoire de lui donner plus de relief.

    Les autres personnages du groupe d’amis sont un peu en retrait, la faute à leur statut de médecins ou scientifiques qui les place loin des combats et situations périlleuses propres au statut de soldat de Saly. On retrouve néanmoins des personnalités bien connus de l’univers d’Olydri, comme l‘Empereur Keynn Lucans, réputé pour le mystère qui l’entoure et qui se dévoile ici quelque peu, ce qui est appréciable. Saly bénéficie aussi des cours particuliers de Mist, la première néogicienne à avoir développé des capacités psychiques hors normes suite à son injection.

 

Univers et Atmosphère

   L’univers de Néogicia est celui de la websérie Noob, à savoir un MMORPG où plusieurs factions se livrent bataille suivant leurs idéaux. Je vais peut-être en effrayer certains et pourtant ! Ici, point de références au milieu particulier du jeu vidéo, on voit Olydri de l’intérieur, avec toute la cohérence propre à la conception d’un univers imaginaire. Comme dans n’importe quel ouvrage, en somme.

   Le monde est donc divisé en trois grandes factions. L’Empire, théâtre principal de la série Néogicia, a inventé la technologie afin de s’affranchir des contraintes de la magie, dominante en Olydri. La Coalition est sa grande rivale, composée des fervents défenseurs de la magie et de ses créateurs, la Source de la Vie et la Source de la Mort. La troisième faction est l’Ordre, une ancienne civilisation revenue d’un long sommeil engendré par leur refus de suivre les deux Sources créatrices, leur préférant une troisième, celle de l’Infini.

   Ce monde à dominante magique est composée de phénomènes étranges et dangereux (pour ne pas dire mortels), et possède une biodiversité en conséquence allant du petit smourbiff de compagnie au dragon noir de Fosphörgos. L’auteur n’a pas oublié d’adapter sa technologie aux contraintes magiques, elle préserve ainsi des boules de feu et autres joyeusetés du genre que certains inventeurs d’univers traitent parfois par dessus la jambe (vous savez que c’est plus que douloureux, le feu quand même). Mais la technologie est loin d’être supérieure, tout a un coût, même s’il peut paraître peu contraignant en comparaison d’autres univers plus punitifs. Pour autant, les séquelles de la guerre sont présentes dans l’histoire et on n’est jamais à l’abri de croiser un mort au détour d’un couloir. Peut-être l’absence d’implication émotionnelle sur le sujet est-elle regrettable, car la mort n’emporte finalement que peu de protagonistes, au contraire des milliers de figurants, qu’ils fussent soldats ou civils. Dommage.

 

Intrigues et Thématiques

   Saly a intégré l’académie de Memoria en tant qu’apprentie soldate de l’Empire, dans l’espoir de rejoindre la plus haute élite des teknogrädes, celle qui forme l’entourage proche de l’Empereur. Or, les événements ont tendance à lui assurer cette place d’exception. Après avoir subie une injection qui a failli la transformer en aberration, elle s’est retrouvée avec des capacités uniques qui ont attiré sur elle le regard des plus grands, dont l’Empereur lui-même. Sa puissance n’étant pas sans danger, elle fut à de nombreuses reprises la cible d’attaques et d’enlèvements qui l’ont à jamais changé. Cette troisième année de formation, elle espère donc pouvoir la vivre en toute tranquillité. Un vœu aussi vain que d’espérer la défaite soudaine de la Coalition. Un mal mystérieux frappe la capitale sans que la technologie puisse l’enrayer. Alors, quand cet étrange virus touche Loreley, c’est le moment pour Saly de reprendre la lutte pour la survie…

   L’intrigue en elle-même m’a un peu moins plu que dans les précédents tomes et pour être honnête, je pense qu’elle parlera bien plus aux fans de la websérie qu’aux profanes. En effet, les événements cités rappellent ceux de la fin de la saison 3, assez spectaculaires pour l’époque, d’une grande bataille autour de Centralis, la capitale de l’Empire. Le problème principal pour mon goût personnel est que Saly explique tout son processus cognitif avec un automatisme un brin répétitif. A-t-on vraiment besoin de se faire expliquer plusieurs fois que c’est grâce à ses facultés mentales qu’elle parvient à chaque fois à recouper les informations ? Une fois suffit. D’autant que cela fait 3 ans désormais. Ses amis, même sans tout connaître d’elle, devraient être habitués à ses fulgurances. Le second problème, c’est que le suspense s’amenuise à comprendre que chaque coup du sort peut être, si ce n’est anticipé, du moins contourné afin de limiter les dégâts. On ne s’inquiète plus puisqu’on sait que Saly va trouver la solution à chaque obstacle sur sa route. Et comme elle n’est pas vraiment la seule parmi ses alliés à posséder ce type de capacité…

   L’intrigue permet néanmoins d’en apprendre davantage sur certains aspects d’Olydri, comme l’origine de la technologie, les particularités de la dynastie Lucans, les vestiges d’une ancienne civilisation, les motivations de certains personnages d’importance. Sans connaître l’univers étendu, je pense que c’est en soit intéressant, mais quand on est fan de la première heure, ce doit certainement être une quête du détail à chaque page. 😉

 

Conclusion

   Ce 3e tome est un peu trop explicatif pour moi. Même si je comprends la volonté de bien faire en s’assurant que chaque type de lecteur puisse se plonger dans l’univers de Néogicia (typique de l’auteur attentif à sa communauté), je pense qu’il aurait été bénéfique de laisser un peu d’amplitude de lecture. L’intrigue en elle-même m’est apparue un peu moins passionnante que celle des précédents tomes, même si je reconnais en tant que connaisseuse de la websérie avoir pris plaisir à recouper les détails. Reste que l’univers en lui-même est intéressant, avec un mélange de technologie et de magie toujours plaisant à découvrir.

 

Envie de faire un tour en Olydri ? 🙂

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UN APERÇU D’AILLEURS SUR

Néogicia T3 : Contagion ?

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5 réflexions sur “[Chronique Littéraire] Néogicia – T3 : Contagion, Fabien Fournier

  1. Symphonie dit :

    J’aime beaucoup la web série (même si je suis super en retard sur les episodes^^), mais je n’avais pas trop accroché aux mangas qui se passent des années après, et je n’ai pas lu les neogicia. Par contre, j’aime beaucoup le principe du cross media^^

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    • Eleyna dit :

      Pour moi, ils auraient du arrêter la websérie à la fin de la trilogie, mais c’est mon goût personnel. J’ai choisi de lire Négocia, justement parce que ça racontait l’histoire d’un point de vue interne. Pas d’éléments de jeu, tout est réel pour les persos. ça donne une autre dimension à l’histoire. Après, je pense que ça reste en priorité pour les fans, même si ça peut se lire sans connaître la websérie. 🙂

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