C’est déjà le printemps et la nouvelle tournée de films du mois récemment sortis au cinéma.
(Belle et Sébastien 3 : le dernier chapitre – Le jour de mon retour – Pacific Rim Uprising – Tomb Raider – Un raccourci dans le temps)
Alerte : avis totalement subjectifs en perspective et fortes probabilités de spoilers. 😉
Belle et Sébastien 3 : le dernier chapitre
Aventure de Clovis Cornillac
Avec Félix Bossuet, Clovis Cornillac, Tchéky Karyo
Deux ans ont passé. Sébastien est à l’aube de l’adolescence et Belle est devenue maman de trois adorables chiots. Pierre et Angelina sont sur le point de se marier et rêvent d’une nouvelle vie, ailleurs… Au grand dam de Sébastien qui refuse de quitter sa montagne. Lorsque Joseph, l’ancien maître de Belle, ressurgit bien décidé à récupérer sa chienne, Sébastien se retrouve face à une terrible menace. Plus que jamais, il va devoir tout mettre en oeuvre pour protéger son amie et ses petits…
Mon avis
Un film fait pour les nostalgiques et les âmes d’enfants, même s’il perd en qualité, de mon point de vue, par rapport aux précédents films de la trilogie. Outre l’absence d’explications quant à la maternité de Belle (il est où le papa ?), le récit lui-même manque un peu de contenu pour justifier l’intrigue. S’il y a une envie certaine de mettre en avant un côté trappeur des étendues américaines dans l’exposition des personnages et des environnements, l’enjeu n’est pas vraiment posé, comme on ne voit jamais l’antagoniste faire preuve de la violence excessive qu’on lui prête. La mise en scène de certains passages n’est pas très heureuse, mettant en évidence les limites des montages et des effets spéciaux, comme le saut de Belle dans la voiture de son ancien maître plutôt laid dans sa vue en contre-plongée. Dommage, c’était censé être une scène émouvante et je ne garde en mémoire qu’une image dont Clovis Cornillac aurait pu largement se passer. La fin n’amène rien et ne prend aucun risque, le danger est facilement écarté et on se demande finalement pourquoi tout ça. Pour que Sébastien apprenne à grandir et accepte enfin de quitter sa montagne ? On a vu des films pour enfants plus osés dans leur morale. A voir si vous voulez terminer la saga ou que vous êtes nostalgiques des anciennes versions (quoi que…).
Le jour de mon retour
Drame de James Marsh
Avec Colin Firth, Rachel Weisz, David Thewlis
1968. Donald Crowhurst, un homme d’affaires anglais, passionné par la voile, est au bord de la faillite. Pour sauver son entreprise et vivre l’aventure dont il rêve depuis toujours, il décide de participer à la première course à la voile en solitaire pour remporter le grand prix. Soutenu par sa femme et ses enfants, il se lance alors dans cette incroyable odyssée à travers les mers du monde. Mais mal préparé et face à lui-même, Crowhurst rencontre très vite de graves difficultés…
Mon avis
Basé sur une histoire vraie, le film raconte la tragédie vécue par la famille Crowhurst, lorsque le père de famille, poussé par ses rêves les plus fous, décide de se lancer dans la première course de voile sans escale autour du monde. Marin d’eau douce sans aucune connaissance de la mer, il entreprend de construire lui-même son propre bateau. Autant dire que celui-ci est dans un état pitoyable le jour du départ et que, contraint par ses sponsors qui menacent de le ruiner, l’homme prend la mer avec la certitude de ne jamais y arriver. Et bien vite, pour ne pas perdre la face, il se retrouve à mentir sur son avancée. Une décision fatale qui le verra douter jour après jour de ses choix. Jusqu’à la délivrance… Cette histoire, c’est celle d’un homme qui a cru en ses rêves et qui s’est fait manipuler par des profiteurs. La presse en première ligne, avide de récits sensationnels, façonne son destin qui, au milieu d’une mer qu’il connait si mal, lui échappe totalement. On souffre avec lui de cette odyssée solitaire dont on perçoit la fin tragique, sans parvenir à lui en vouloir de ses mensonges qui l’on fait passer, durant quelques mois, pour un phénomène de la voile. La structure du récit, mêlant le quotidien en mer avec des flashbacks sur ses derniers jours sur terre, participe pleinement à prendre conscience de son sacrifice. La déchéance touche même les hommes bons, et on s’attriste de reconnaître qu’aux yeux du monde, sa décision finale restait sa seule échappatoire. A voir si vous aimez les voyages en solitaire et les histoires vraies qui parlent de la déchéance humaine.
Pacific Rim Uprising
Science-Fiction de Steven S. Deknight
Avec John Boyega, Cailee Spaeny, Scott Eastwood
Le conflit planétaire qui oppose les Kaiju, créatures extraterrestres, aux Jaegers, robots géants pilotés par des humains, n’était que la première vague d’une attaque massive contre l’Humanité. Jake Pentecost, un jeune pilote de Jaeger prometteur dont le célèbre père a sacrifié sa vie pour sauver l’Humanité des monstrueux Kaiju a depuis abandonné son entraînement et s’est retrouvé pris dans l’engrenage du milieu criminel. Mais lorsqu’une menace, encore plus irrésistible que la précédente, se répand dans les villes et met le monde à feu et à sang, Jake obtient une dernière chance de perpétuer la légende de son père aux côtés de sa s?ur, Mako Mori ? qui guide une courageuse génération de pilotes ayant grandi dans l’ombre de la guerre. Alors qu’ils sont en quête de justice pour leurs camarades tombés au combat, leur unique espoir est de s’allier dans un soulèvement général contre la menace des Kaiju. Jake est rejoint par son rival, le talentueux pilote Lambert et par Amara, une hackeuse de Jaeger âgée de 15 ans, les héros du Corps de Défense du Pan Pacific devenant la seule famille qui lui reste. S’alliant pour devenir la plus grande force de défense que la Terre n’ait jamais connue, ils vont paver un chemin vers une extraordinaire nouvelle aventure.
Mon avis
Tomb Raider
Aventure de Roar Uthaug
Avec Alicia Vikander, Dominic West, Walton Goggins
Lara Croft, 21 ans, n’a ni projet, ni ambition : fille d’un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l’empire de son père. Convaincue qu’il n’est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d’une île mythique au large du Japon. Mais le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d’innombrables ennemis et repousser ses propres limites pour devenir « Tomb Raider »…
Mon avis
Remake de la célèbre franchise, le film prend le pari d’adapter les séquences de jeu dont il s’inspire au support cinématographique. Et… autant dire que ça ne fonctionne pas si bien que prétendu, du moins à mes yeux. Autant le jeu était en lui-même une excellente revisite de l’histoire de Lara, plus orientée sur un personnage en cours d’apprentissage, avec des phases de survie qui conviennent à un support ludique. Autant le film se perd dans un copier-coller qui laisse un impression d’ennui en plein cœur de l’action. La faute possible à ma connaissance du jeu, qui me fait entrevoir les QTE à chaque action (saute, esquive, tire, saute, droite, gauche, à couvert…), mais sans l’immersion et la tension liées à ce système d’interaction avec le personnage. Outre ce problème, l’intrigue est elle-même assez bancale. Lara n’est ici plus une étudiante en archéologie, mais une coursière à vélo qui n’est jamais allée à l’université. Mais chez les Croft, les connaissances semblent être un héritage génétique, elle comprend donc parfaitement les notes de son père. De quoi la sauver de toutes les situations (bon, d’accord, elle fait aussi de la boxe ^^). Beaucoup trop de fonds verts, donnant un aspect irréaliste aux scènes d’action déjà elles-mêmes peu crédibles. Sans parler de quelques décisions qui n’ont pas le moindre sens (merci Lara de condamner l’humanité grâce à un coup de botte dans une face pleine de germes, car oui, maintenant elle se trimbale avec le virus sous sa chaussure). C’est un divertissement qui se regarde, mais qui est oubliable, à mon sens. Préférez le jeu, dont l’histoire sur l’impératrice japonaise est d’ailleurs bien plus prenante. A voir si vous aimez les histoires à la Indiana Jones, en mode survie avec un arc.
Un raccourci dans le temps
Fantastique de Ava DuVernay
Avec Storm Reid, Gugu Mbatha-Raw, Chris Pine
Comme la plupart des collégiens, Meg Murry manque d’assurance et tente de trouver sa place. Très intelligente (ses parents sont des scientifiques mondialement connus), elle possède – tout comme son petit frère Charles Wallace – un don rare qu’elle ne n’a pas encore exploité. La disparition inexpliquée de son père va l’amener à faire la connaissance de trois guides ? Mme QUIDAM, Mme QUI, Mme QUIPROQUO? venues sur Terre pour l’aider à le retrouver. Accompagnés de Calvin, un camarade de classe, ils trouvent au cours de leur quête un raccourci spatiotemporel les entraînant vers des mondes insoupçonnés sur lesquels règne un personnage maléfique…
Mon avis
Je ne vais pas vous mentir, je commence à me lasser des adaptations d’œuvres littéraires par Disney. Pourquoi ? Tout simplement parce que leurs tentatives échouent bien trop souvent, si bien qu’on en vient à se demander pourquoi ces studios s’acharnent au lieu d’écrire leurs propres scénarios. Ce film m’a laissé la même impression, pire, je l’ai trouvé dérangeant. En effet, l’intrigue sonne creux, probablement à cause du retrait d’éléments du livre qui expliquaient bons nombres de choses, comme l’intérêt de sauter d’un monde à l’autre plutôt que d’aller directement voir le devin (qui permet de découvrir directement la destination finale). Le mal menaçant et désincarné a pour but de nous rendre tous jaloux et aigris (pas de quoi en faire une quête qui prend aux tripes, donc), son monde d’origine ressemble d’ailleurs plus à un mauvais rêve qu’à un univers de ténèbres justifiant le départ précipité des trois guides afin de laisser les enfants seuls dans leur quête (Deus ex machina, quand tu nous tiens). Mention spéciale pour le pauvre compagnon de route, Calvin, qui sert de potiche aux yeux ronds durant tout le film (même pas une scène de gloire personnelle, on se demande toujours pourquoi il semblait nécessaire de l’embarquer). Ajouter à cela des prises de vue étranges, un montage difficile à suivre, une direction d’acteurs pas toujours compréhensible, et vous obtenez ce fameux malaise qui vous suit pendant tout le film. Reste que le visuel est assez coloré et qu’on peut prendre plaisir à voir les guides changer d’apparence à chaque nouveau monde (à la limite du défilé de mode). A voir si vous aimez les contes pour enfants relevant de la quête initiatique où tout se règle à coup d’Amour.
C’est fini pour ce mois-ci. Et vous, qu’êtes-vous allés voir au cinéma ? 🙂
Le Jour de mon retour me tente bien, par contre les autres… Concernant un raccourci dans le temps, je n’avais déjà pas accroché à la bande annonce. Par contre, je regarderai peut-être quand même le Pacific Rim à l’occasion, pour le « fun » de voir des batailles kaiju vs robots géants^^
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Le jour de mon retour a quelque chose de prenant, car je pense qu’il parle à beaucoup de spectateurs, à cette peur que d’autres s’emparent de nos rêves et les malmènent au point d’en faire un véritable cauchemar. Les autres suivent trop la ligne directive du cinéma grand public à effets spéciaux, et perdent pour beaucoup l’essence de ce qui faisait leur particularité sur les autres supports ou précédents volets. Après, évidemment, pour le fun, tous se regardent. Mais il faut déconnecter son cerveau critique pour ne pas trop s’interroger. 😉
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J’ai de plus en plus de mal à déconnecter mon cerveau, malheureusement 😥 la faute à la béta lecture^^ (je me remets toujours pas de Valérian XD)
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J’avoue, moi aussi. Et pourtant, j’ai beau être critique, ça ne m’empêche pas de passer un bon moment, que ce soit pour un livre, un film, un jeu… selon ce que j’y perçois, bien entendu. Peut-être aussi parce que je pars du principe que rien n’est parfait, que l’art a autant de vision que d’artistes et d’admirateurs, et donc que l’oeuvre ne s’adresse pas qu’à moi. Bref, être critique n’empêche pas d’apprécier selon moi, tout dépend de ladite critique. Et tout dépend si on juge sur la seule globalité ou si on fragmente et reconnait certains passages plus à notre goût. 😉
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C’était très bien Valérian ^^ Un gamin de 20 ans avec la vie amoureuse d’un baroudeur de 50 ans, c’est tout à fait crédible, je ne vois pas le souci… ^^
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S’il n’y avait que ça… ^^
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