[Chronique Littéraire] Irïan – T1 : Semblables, Saïph Riguel

   Aujourd’hui, nouvelle chronique, cette fois-ci sur une oeuvre de science-fiction, Irïan de Saïph Riguel.

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FICHE TECHNIQUE

 

  • Titre : Irïan – Tome 1 : Semblablesirian-T1-web.jpg
  • Auteur/Autrice : Saïph Riguel
  • Illustrateur/Illustratrice : ?
  • Édition : Nats Editions
  • Collection : /
  • Genre : Science-fiction, Space Opera
  • Public : Jeune Adulte, Adulte
  • Cycle : Trilogie (1/3)
  • Pages : 464
  • Parution : 4 décembre 2017
  • Langue : Français
  • Format : Numérique – Papier
  • Prix :  4,99 euros – 16 euros
  • ISBN978-3-95858-151-7
  • Lien : Nats Editions : Irïan

Résumé : Étudiante en astrophysique, Naya prépare sa thèse à l’observatoire du Cantal.
En cette nuit du 12 août 2012, la doctorante, son directeur de thèse et sa collègue observent les Perséides.
Ce soir, rien ne va.
Quand les météorites finissent par se dévoiler, ce n’est pas un caillou qui tombe dans le jardin de l’observatoire, mais un vaisseau aux allures d’insecte…
Irïan est venu chercher sa pilote.

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MON AVIS
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Couverture et Accroche

   La couverture ne m’a pas particulièrement interpellée. Des illustrations de Science-fiction avec une ou plusieurs planètes mises en avant, on en retrouve beaucoup. La typographie du titre est peut-être l’élément le plus attrayant pour moi, même si, comme j’ai déjà pu le dire, je ne m’arrête jamais à la seule couverture dans mon choix de lecture.

   Je dois dire que le résumé m’a plus intriguée. La dernière phrase, en particulier, qui joue très bien son rôle d’accroche. Du coup, je me suis laissée tenter. A savoir que ce résumé correspond au seul premier chapitre, beaucoup de surprises vous attendent donc par la suite.

 

Prose et Structure

   Je ne vais pas vous mentir, c’est un point qui m’a gêné. Autant j’étais plutôt ravie par le petit mémo de lecture au début de l’histoire annonçant plusieurs moyens de communication et des prononciations particulières, dignes des récits complexes que j’apprécie, autant j’ai été surprise finalement de ne pas ressentir la moindre difficulté à ce sujet. Un bon point j’imagine pour ceux qui craignent d’être perdus. De même, la mise en forme des dialogues semblables à une pièce de théâtre ne m’a guère perturbée, comme j’ai rapidement pris le coup de survoler le nom devant chaque réplique.

  Pourtant, j’ai un peu déchanté en entamant le premier chapitre et j’avoue avoir du tenir bon sur les six premiers. Si je ne suis pas difficile concernant la prose, celle-ci curieusement ne me convient pas vraiment. La structure des phrases, l’articulation entre elles par l’usage un peu trop récurrent de connecteurs logiques, certains termes qui donnent un discours parlé dans la narration, le besoin d’expliquer ce qui peut être compris assez naturellement… J’avais l’impression que l’histoire ne s’adressait pas à moi, que je n’étais pas le bon public, et que j’avais finalement une préférence pour un style plus littéraire.

   Second point qui a participé à mon trouble, le rythme. Les premiers chapitres vont trop vite et ne laissent pas vraiment le temps à l’exposition et l’exploitation des ressentis des personnages. Au point, pour moi, d’en ressentir un soupçon d’incohérence. Si le récit sous-entend qu’il est normal que l’héroïne ne soit pas surprise par les bouleversements qui lui tombent dessus, rien par contre n’explique pourquoi ses collègues acceptent les choses avec la même simplicité. Or pour moi, il est peu probable qu’un individu appréhende sans grande émotion l’arrivée d’un vaisseau extraterrestre sur sa pelouse.

   Fort heureusement, au bout de six chapitres, mon ressenti s’est amélioré et j’ai pu poursuivre jusqu’au bout avec plus de facilité. Je regrette toujours la rapidité avec laquelle on passe sur la perception directe des événements par les personnages (qui auront plutôt tendance à se perdre régulièrement dans le passé), mais j’ai fini par m’habituer au style.

 

Personnages et Narrateurs

   Le récit étant plutôt long et enchaînant les péripéties, on y retrouve un certain nombre de personnages plus ou moins importants.

   Ainsi, nous retrouvons en premier lieu, Naya, une doctorante en astronomie qui va se retrouver embarquée dès les premiers chapitres dans des événements de grande ampleur. Désignée comme étant la pilote du vaisseau Irïan venu d’un autre univers, elle se montre curieuse, forte, capable d’apprendre rapidement, voire de gérer mieux que personne ce qu’elle vient juste de découvrir. Si rien ne semble la perturber et qu’on peut attribuer cela à sa pratique de la canne et de la savate, elle garde tout de même une blessure qui, pour l’instant, n’est pas vraiment exploitée.

   Octave est son directeur de thèse et le directeur de l’observatoire du Cantal. Calme et posé, toujours prêt à aider, il ne semble pas avoir de défaut particulier, et monte même dans Irïan avec une grande facilité. Il est très attentif à Naya et à ses besoins, au point de démontrer un certain côté paternaliste. De plus, s’il accueille un extraterrestre chez lui et qu’il part régulièrement en mission avec sa doctorante, il n’en continue pas moins son travail à l’observatoire avec son flegme habituel.

   Victoire est une chercheuse à l’observatoire, ainsi que la compagne d’Octave. Elle est celle qui a le plus de tempérament du trio et pourtant, nous en profiteront assez peu dans ce premier tome. Seule à se montrer réticente à l’arrivée d’Irïan, elle plie néanmoins facilement face à la doctorante et se retrouve elle aussi embarquée dans les péripéties. Elle n’a pas peur de dire ce qu’elle pense, quitte à se mettre à dos des individus importants, mais je regrette qu’elle finisse chaque fois par céder face aux autres. Pour un personnage de caractère, c’est bien dommage et j’espère que par la suite, elle saura démontrer toute l’étendue de son tempérament.

   Naïri est le concepteur ispilien du vaisseau Irïan et le semblable de Naya (comprendre qu’ils ont la même façon de fonctionner ce qui permet à Naya de piloter). Il s’agit d’un individu d’une race extraterrestre à l’apparence insectoïde, mais suffisamment humanoïde pour ne pas trop déplaire au lectorat. Ressemblant en grande partie à Naya, il n’en reste pas moins différent par ses expériences au sein de la rébellion de son peuple, lui ayant infligé de profondes blessures psychologiques. Il a une grande affection pour Naya, réciproque de par leur lien de semblable.

   Enfin, je ne pourrais finir sans parler d’Irïan, le vaisseau qui a une conscience propre. Doté d’un certain humour, il surprend par sa capacité à comprendre directement comment s’adresser à un être humain. J’aurais préféré qu’il prenne un peu plus de temps avant d’acquérir les répliques typiquement humaines, de quoi occasionner des situations d’incompréhension plutôt cocasses. Il a été conçu avec un puissant ordinateur capable de tout calculer et tout convertir, auquel a été ajouté un fort arsenal, ce qui en fait un parfait vaisseau de guerre. Il n’en reste pas moins une entité curieuse qui intervient régulièrement dans les conversations.

 

Univers et Atmosphère

   L’univers est sans conteste complexe puisqu’il est multiple. Ainsi, ce sont douze univers qui se côtoient, chacun avec une espèce supérieure descendante d’un animal ayant eu une évolution différente de celle observable sur Terre. Ainsi, comme nous descendons du singe, les Ispiliens eux descendent des insectes. D’ailleurs, je ferais mieux dire elles, non qu’elles soient uniquement femelles, mais parce que ce sont ces dernières qui dirigent la société et que toutes les expressions masculin-neutres de notre langue française deviennent féminin-neutres (elle y a au lieu de il y a, par exemple). Une petite spécificité de langage que, personnellement, j’aurais adoré voir étendue à plus d’expressions.

   Si nous découvrons le monde des Ispiliens en même temps que Naya et ses excursions chez les rebelles, les humains ne sont pas les seuls à apprendre, puis que certains extraterrestres rejoignent régulièrement la Terre à bord d’Irïan. Ceci permet ainsi un échange des cultures plus équilibré, ce qui évite l’installation du traditionnel sentiment de supériorité des races extraterrestres, rencontré dans certains space operas. La présence des autres univers, pour l’instant simplement traversés ou mentionnés, permet d’envisager de futurs intrigues et multiplication des rencontres et des échanges.

   A noter qu’on retrouve des références à la musique, au sport, à l’astronomie, à la botanique… Spécialistes et fans de hard science-fiction n’y trouveront certainement pas de quoi les combler, c’est certain. Mais la démarche de l’autrice est tout autre et cherche davantage à partager sur ces différents sujets avec le plus grand nombre. Et ça, c’est bien agréable.

 

Intrigues et Thématiques

   Comme j’ai pu le signaler, le rythme est rapide. Vous n’avez vraiment pas le temps de vous ennuyer tellement les événements s’enchaînent. Les périodes de repos sont rapidement évacuées par des ellipses pour en revenir aussitôt à la scène de tension ou d’apprentissage suivante. Ainsi, on suit Naya et ses amis dans leur initiation au pilotage d’Irïan, à la compréhension de la culture ispilienne, ou encore dans diverses missions dont on apprend rapidement l’importance capitale pour le peuple extraterrestre. En effet, ce n’est pas pour rien si le vaisseau cherchait un pilote car dans son univers, la guerre entre une reine usurpatrice et la rébellion qui cherche à la destituer fait rage. Bref, tout un programme qui se poursuivra, je n’en doute pas, dans les tomes suivants.

   L’autre point de l’intrigue, c’est l’évolution de la relation entre Naïri et Naya. Semblables et pourtant différents, ils apprennent l’un de l’autre sur leurs différentes cultures dans des scènes qui alternent avec celles plus portées sur l’action. Une relation d’autant plus forte que certains ne semblent pas comprendre les séquelles de Naïri après avoir été arraché aux griffes de l’usurpatrice. Un duo touchant, et en même temps un peu agaçant, comme il prend toute la place du récit, au point qu’on en oublie Irïan, qui donne pourtant son nom au livre. Certes on me dira que c’est normal, car ces deux personnages sont essentiels à l’évolution de l’intrigue. Chacun ses goûts. 😉

 

Conclusion

   Si la prose et le rythme ne sont pas à mon goût, je gage néanmoins que l’histoire plaira aux fans de récits complexes, mais faciles à appréhender, et qui ne se perdent pas trop dans les phases d’introspection. Le récit est riche en péripéties et appelle une suite toute aussi mouvementée. Cela tombe bien deux autres tomes sont prévus.

 

Et vous, prêts à embarquer sur Irïan ? 🙂

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UN APERÇU D’AILLEURS SUR

Irïan T1 : Semblables ?

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4 réflexions sur “[Chronique Littéraire] Irïan – T1 : Semblables, Saïph Riguel

  1. symphoniedescieux dit :

    L’univers me semble assez intéressant, mais j’avoue avoir plus de réserve sur le rythme… J’aime les récits qui s’étalent, qui prennent le temps d’installer leurs personnages et leur univers… A voir si j’ai l’occasion^^

    J’aime

    • bulledeleyna dit :

      En vérité, je ne suis pas certaine que le récit s’adresse aux personnes qui aiment prendre le temps d’explorer en détails les recoins obscurs d’un univers. Je pense que la volonté de l’autrice est d’être rapidement dans l’action (et quand je dis action, je parle de scènes qui font avancer l’intrigue principale, pas juste des scènes de baston). C’est compréhensible et probablement cela répond-il à la demande du public qu’elle souhaite cibler. J’avoue que comme toi, cette démarche me parle un peu moins. Mais peu importe, tant que le livre trouve son lectorat, c’est l’essentiel. 🙂

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