[Mois Ciné] Septembre 2020

Au programme ce mois-ci, un retour au temps de l’esclavage, de jeunes mutants…

(Antebellum – Les Nouveaux Mutants)

Alerte : avis totalement subjectifs et fortes probabilités de spoilers. 😉

Antebellum

Horreur / Epouvante (1h46) de Gerard Bush, Christopher Renz

Avec Janelle Monáe, Jena Malone, Kiersey Clemons

L’auteure à succès, Veronica Henley, se retrouve piégée dans un monde effroyable dont elle doit percer le mystère avant qu’il ne soit trop tard.

Mon avis

   Commençons par le commencement : le film n’est pas du tout un film d’épouvante, du tout. Si c’est la seule chose qui vous intéresse, ce n’est même pas la peine d’essayer de le visionner. Maintenant que c’est posé, passons au deuxième problème : la bande annonce gâche totalement le film (en plus de nous vendre une histoire fantastico-horrifique qui n’existe pas). C’est simple, si vous êtes venus grâce à la bande annonce, vous allez trouver le montage terriblement fastidieux alors qu’on vous a déjà donné le premier twist (à savoir que l’histoire se déroule à deux époques différentes). En effet, le film se découpe en 3 actes. Le premier apparaît comme un long prologue à l’époque de la guerre de Sécession, avec Eden, un « double » de Veronica, protagoniste de notre époque actuelle que l’on a pourtant encore jamais croisée alors qu’on façonne toute la promotion autour d’elle (n’aurait-il pas été plus logique de faire la promotion autour du pitch « quel lien perturbant existe-t-il entre Eden, une esclave vivant dans une plantation de coton à l’époque de la guerre de Sécession, et Veronica, une célèbre autrice du XXIe siècle qui défend les droits des communautés afro-américaines ? »). Vient ensuite la seconde phase, à notre époque, où on croise enfin Veronica, mais où on nous balance une ribambelles de dialogues et sous-entendus insistants qui ne servent qu’à inutilement accentuer ce que tout spectateur comprend de lui-même (grosso modo, les personnages blancs ont tous un comportement inapproprié vis-à-vis des noirs, y compris l’amie blanche dépeinte comme une idiote qui ne comprend pas les sous-entendus de ses amies sur le racisme systémique). La troisième phase, qui se veut plus active et libératrice, ne parvient pas a rattraper l’ensemble, comme il manque terriblement de tension et d’enjeux. Dommage, car les acteurs sont bons et l’idée « du passé qui n’est jamais mort » pour parler de racisme était intéressante, mais l’ensemble aurait mérité un meilleur montage et une meilleure promotion afin de véhiculer une tension essentielle à un film que l’on veut classer en épouvante.

   A voir si vous n’avez pas vu la bande annonce ou que la thématique du racisme vous intéresse indépendamment de la qualité technique d’un film.

Les Nouveaux Mutants

Fantastique (1h34) de Josh Boone

Avec Anya Taylor-Joy, Maisie Williams, Charlie Heaton

Rahne Sinclair, Illyana Rasputin, Sam Guthrie et Roberto da Costa sont quatre jeunes mutants retenus dans un hôpital isolé pour suivi psychiatrique. Le Dr Cecilia Reyes, qui estime ces adolescents dangereux pour eux-mêmes comme pour la société, les surveille attentivement et s’efforce de leur apprendre à maîtriser leurs pouvoirs. Lorsqu’une nouvelle venue, Danielle Moonstar, rejoint à son tour l’établissement, d’étranges événements font leur apparition. Les jeunes mutants sont frappés d’hallucinations et de flashbacks, et leurs nouvelles capacités – ainsi que leur amitié – sont violemment mises à l’épreuve dans une lutte effrénée pour leur survie…

Mon avis

   On ne va pas se mentir, même 1h30 peut paraître particulièrement long pour ce genre de film. Ayant eu connaissance des écueils rencontrés pour parvenir enfin à une sortie au cinéma, je dois dire que je n’en attendais pas grand chose, et heureusement. Pourtant, l’idée de base était intéressante, s’appuyer sur une nouvelle génération de mutants pour relancer l’intérêt pour la franchise X-Men, tout en gardant le ton austère et plus réaliste du dernier Logan, et en y ajoutant une atmosphère horrifique. Oui mais voilà, Disney est passé par là, et en rachetant les droits de la Fox, la souris aux grandes oreilles ne savait visiblement pas trop quoi faire de ce projet. En résulte un film hybride où rien ne va vraiment, que ce soit l’atmosphère, le montage, le jeu d’acteurs que l’on sent épuisés par les multiples et inutiles reshoots, ou encore les effets spéciaux particulièrement laids et pas effrayants pour deux sous. L’histoire en elle-même n’est pas traitée de façon passionnante, avec des personnages un peu trop mièvres dans leurs interactions, quand ils ne passent pas simplement leur temps à faire la même action (Roberto, ça fait 1h30 que tu fais la vaisselle…vous n’êtes que cinq dans ce bâtiment ! Tu as décidé de réellement laver la vaisselle de toute l’équipe technique ou bien ?). De même, tous les éléments horrifiques sont estompés par l’aspect grand-guignolesque des créatures en pâte à modeler. Dommage parce que traiter métaphoriquement des problèmes rencontrés par les adolescents, que ce soit les changements de leur corps ou la découverte de leur sexualité, aurait pu rendre l’usage de l’horreur et du fantastique des plus enthousiasmant.

   A voir si vous n’êtes pas trop regardant sur la qualité de jeu de vos acteurs de séries préférés ou si vous aimez les téléfilms pour ados à petits budgets.

Et vous, avez-vous tenté une petite virée dans les salles obscures de votre quartier ? 😉

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