[Mois Ciné] Janvier 2019

   En cette nouvelle année, de nouveaux films à visionner. Au programme, des robots venus d’ailleurs, des auteurs de pièces à succès, des super-héros pas comme les autres, des lions blancs, des femmes qui se battent contre les préjugés…

(Bumblebee – Edmond – Glass – Green Book : Sur les routes du Sud – Mia et le lion blanc – Une femme d’exception)

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Alerte : avis totalement subjectifs en perspective et fortes probabilités de spoilers. 😉

 

Bumblebee

225x300Action (1h54) de Travis Knight

Avec Hailee Steinfeld, Jorge Lendeborg Jr., John Cena

1987. Alors qu’il est en fuite, l’Autobot Bumblebee trouve refuge dans la décharge d’une petite ville balnéaire de Californie. Il est découvert, brisé et couvert de blessures de guerre, par Charlie, une ado qui approche de ses 18 ans et cherche sa place dans le monde. Et quand elle le met en marche, elle se rend vite compte qu’il ne s’agit pas d’une voiture jaune ordinaire.

Mon avis

   Je connais peu la franchise, qui ne m’attire pas vraiment. C’est donc sans surprise que je ne l’ai trouvé ni franchement enthousiasmant, ni franchement différent de ce qui se fait actuellement. Mais parait-il qu’il change des autres Transformers, trop pyrotechniques (et donc trop chers à produire ^^). Je confirme donc qu’on est sur un potentiel reboot, avec pas trop d’explosions et de taules froissées. Juste la norme du cinéma hollywoodien… si ce n’est une prologue assez moche que je pensais être l’allégorie d’un jeu d’enfant (tant c’est bancale dans le raisonnement), et un final assez confidentiel sur le plan de l’enjeu. On perçoit tout de même une volonté de rendre hommage à la période de référence, avec de nombreux clins d’œil aux films d’extraterrestre, de romance adolescente maladroite ou de famille un brin chelou. Malheureusement, cela n’empêche pas l’existence du sacro-saint cahier des charges bien convenues. Et puisqu’il est question d’une héroïne et non d’un héros, c’est bien de la mort de son père dont elle devra se remettre dans une scène tout aussi symbolique qu’inutile. Reste que l’actrice est dans son rôle et que le duo qu’elle forme avec Bumblebee fonctionne bien. A voir si vous aimez les Transformers ou si vous appréciez les films de genre des années 80.

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Edmond

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Comédie (1h52) de Alexis Michalik

Avec Thomas Solivéres, Olivier Gourmet, Tom Leeb, Lucie Boujenah, Mathilde Seigner

Décembre 1897, Paris. Edmond Rostand n’a pas encore trente ans mais déjà deux enfants et beaucoup d’angoisses. Il n’a rien écrit depuis deux ans. En désespoir de cause, il propose au grand Constant Coquelin une pièce nouvelle, une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes. Seul souci : elle n’est pas encore écrite. Faisant fi des caprices des actrices, des exigences de ses producteurs corses, de la jalousie de sa femme, des histoires de coeur de son meilleur ami et du manque d’enthousiasme de l’ensemble de son entourage, Edmond se met à écrire cette pièce à laquelle personne ne croit. Pour l’instant, il n’a que le titre : « Cyrano de Bergerac ».

Mon avis

   Une idée originale prévue pour le cinéma qui fit un détour par le théâtre faute de producteur intéressé, avant de revenir sur la toile après le succès retentissant de la pièce. Que donne donc cette vision fantasmée d’un Edmond Rostand qui n’a qu’un mois pour monter la pièce de sa vie ? Ma foi, c’est plutôt intéressant si on apprécie le théâtre. En effet, Alexis Michalik, metteur en scène talentueux, conserve la touche d’exagération typique de cet art, de l’exposition de la voix, aux pauses volontairement longues, en passant par du comique de situation ou du drame tout en allégorie. Ce n’est pas pour autant du théâtre filmé, il s’agit bien là d’une oeuvre cinématographique avec une mise en abyme de l’auteur à travers son héros, dont chaque réplique, chaque geste, sera la fulgurance d’un instant, l’écho d’une rencontre, la redécouverte de sa Muse, celle qui lui a tant manqué durant plus de 2 ans. Le tout conserve un rythme prenant, sans temps mort, les acteurs sont tous très bons et souvent assez drôles dans leur rôle, et il est toujours plaisant de revoir quelques têtes connues qui se font rares, comme Jean-Michel Martial, ou Dominique Pinon, éternel rôle secondaire. Dommage que le film fasse l’impasse sur quelques vérités historiques, comme le fait que Rosemonde Rostand était certes la femme d’Edmond, mais aussi une poétesse qui ne se contentait pas d’attendre sagement à la maison. A voir si vous aimez le théâtre comique ou les idées de biographies fantasmées.

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Glass

225x300-3Thriller (2h09) de M. Night Shyamalan

Avec Bruce Willis, James McAvoy, Samuel L. Jackson, Anya Taylor-Joy, Sarah Paulson

Peu de temps après les événements relatés dans SPLIT, David Dunn – l’homme incassable – poursuit sa traque de La Bête, surnom donné à Kevin Crumb depuis qu’on le sait capable d’endosser 23 personnalités différentes. De son côté, le mystérieux homme souffrant du syndrome des os de verre Elijah Price suscite à nouveau l’intérêt des forces de l’ordre en affirmant détenir des informations capitales sur les deux hommes.

Mon avis

   Dernier volet d’une trilogie qui a débuté avec Incassable pour se poursuivre vingt ans plus tard avec Split, Glass est un film qui, sous couvert de son aspect thriller, parle pourtant d’un genre cinématographique en surabondance dans les salles obscures, celui des super-héros. Il ne s’agit pourtant pas de singer Marvel ou DC, mais bien de poursuivre l’exploration métaphysique des capacités surhumaines. C’est donc dans une atmosphère des plus réalistes que l’on retrouve les incroyables protagonistes des anciens films, désormais enfermés dans un asile, par une psy qui tente de les convaincre qu’ils sont ordinaires. Si comme moi, vous êtes du genre pointilleux, vous allez sourciller de nombreuses fois et… vous allez apprécier en comprendre la raison (bon, sauf pour les infirmiers qui sont vraiment très, très cons ^^). Alors certes, le final est à double tranchant et certains n’apprécieront pas, mais il est cohérent avec l’univers élaboré au cours de la trilogie. D’autant que le casting est toujours aussi bon, James McAvoy en tête, qui mériterait bien quelques récompenses pour la peine. Le jeu des couleurs est particulièrement intéressant, et même si le montage peut donner l’impression qu’il y a quelques longueurs dans l’exposition, une fois encore, la scène finale en explique la raison. A voir si vous aimez les thrillers qui traitent des capacités surhumaines, ou les films de super-héros réalistes.

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Green Book : Sur les routes du Sud

225x300-4Drame (2h10)

Avec Mahershala Ali, Linda Cardellini, Viggo Mortensen, Sebastian Maniscalco

En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité. Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine, dont ils se guérissent grâce à leur générosité et leur humour. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune.

Mon avis

   Adapté d’une histoire vraie, ce film est une façon douce et intelligente de parler du racisme, de l’homophobie et des préjugés de classe sociale. Loin des discours volontairement provocateurs qui ont tôt fait d’enfermer les gens dans des cases sans la moindre nuance, Green Book démontre que l’humanité est vaste et variée, qu’il existe aussi bien de bonnes personnes que de mauvaises dans toutes les communautés, que les préjugés existent aussi bien envers les uns que les autres. Plus encore, il rappelle que c’est la masse, familiale ou communautaire, qui propage ces préjugés, et que de nombreuses personnes ne font bien souvent que suivre un mouvement par méconnaissance du sujet. Oui, au risque de déplaire aux plus extrêmes, il y a bien une différence entre tenir un propos raciste par mimétisme, et être réellement raciste. Et c’est bien ce que ce voyage nous montre, l’évolution de consciences profondément bonnes qui ne demandaient finalement qu’à apprendre de l’autre. Même si on sent que le film est calibré pour entrer dans les standards hollywoodiens, on ne peut s’empêcher d’être touché par le sens de ce road movie à la fois dur dans son rappel des horreurs ségrégationnistes, et somptueux dans cette amitié naissante entre deux opposés. Le duo des deux acteurs fonctionne à merveille, on perçoit une réelle complicité qui rend les scènes de confrontation particulièrement drôles et pertinentes. Juste un regret : Don Shirley rappelait que ce qu’il aimait jouer, c’était la musique classique, mais parce qu’il était noir, on lui demandait de jouer de la musique populaire. Pourquoi durant le générique n’y avait-il pas de musique classique ? A voir si vous aimez les biographies sur les artistes des années 60 ou si vous appréciez lorsque l’amitié transcende les préjugés.

 

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Mia et le lion blanc

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Aventure (1h38) de Gilles de Maistre

Avec Daniah De Villiers, Mélanie Laurent, Langley Kirkwood, Ryan Mclennan

Mia a 11 ans quand elle noue une relation hors du commun avec Charlie, un lionceau blanc né dans la ferme d’élevage de félins de ses parents en Afrique du Sud. Pendant trois ans, ils vont grandir ensemble et vivre une amitié fusionnelle. Quand Mia atteint l’âge de 14 ans et que Charlie est devenu un magnifique lion adulte, elle découvre l’insoutenable vérité : son père a décidé de le vendre à des chasseurs de trophées. Désespérée, Mia n’a pas d’autre choix que de fuir avec Charlie pour le sauver.

Mon avis

   Ce film a été tourné par un documentaliste, non un réalisateur de cinéma, et ça se sent. Si on perçoit l’intention sincère dans cette fable pour enfant, cette volonté de filmer la nature sauvage, ce besoin de défendre le droit des animaux à vivre sur leur terre natale, la mise en scène, elle, reste un peu bancale. La faute à cette étonnante facilité à pardonner toutes les bêtises d’une gamine insupportable et dangereuse pour son entourage. C’est simple, d’un point de vue d’adulte, il semble que la morale soit que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, et en particulier faire les pires conneries qui soient (libérer des lions comme si on libérait les chiots dans Beethoven, tirer sur son père comme si le dosage d’anesthésiant était le même pour un fauve que pour un homme…). Et ce n’est pas la famille, insouciante au possible, qui risque de rattraper le coup. La mère est transparente au point qu’on ne connait même pas son rôle à la ferme, le père menace de vendre le lion mais ne le fait jamais, seul le frère bénéficie d’un traitement intéressant, mais relégué au second plan pour laisser tout le champ libre à sa petite sœur. Dommage, car le film a été réalisé sans trucage, avec une jeune actrice qui a réellement vécu trois ans aux côtés de son lion blanc. Bref, aller le voir avec vos enfants, mais rappelez bien après la séance que les lions ne sont pas des peluches et que faire des bêtises n’avance à rien dans la vie. A voir si vous aimez les films familiaux animaliers ou la beauté de la savane.

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Une femme d’exception

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Drame (2h00) de Mimi Leder

Avec Felicity Jones, Armie Hammer, Justin Theroux, Kathy Bates, Sam Waterston

Jeune avocate idéaliste, Ruth Bader Ginsburg fait équipe avec son mari Marty pour mettre fin à un siècle de discrimination à l’encontre des femmes. Elle se battra devant la Cour d’appel, puis ira jusqu’à la Cour suprême

Mon avis

   Voilà un biopic comme on en voit assez régulièrement au cinéma américain. Inspiré de l’histoire vraie de cette célèbre avocate qui est devenue depuis quelques années une figure du féminisme et du mouvement anti-Trump, le film reste très conventionnel dans son traitement. Pourtant il commence plutôt bien avec une bonne dynamique et une idée assez précise de ce que doit supporter une femme de son époque désireuse d’exercer un travail qu’on lui refuse. Puis vient le gros morceau du récit, une seule affaire, sa première, celle qui, en l’idéalisant au possible, donne l’impression qu’il s’agit du seul et unique moment important de sa vie. Et c’est ce que je reproche à ce type de film. Car outre avoir des longueurs pour justifier qu’on s’attarde sur quelques mois d’une vie autrement plus riche et remplie, on occulte totalement le reste de sa carrière, résumée en quelques lignes lors de ce typique épilogue qui raconte le devenir de chacun. Alors, quand on sait qu’elle est la figure du féminisme, on peut se demander pourquoi conclure sur sa première victoire qui était… pour un homme (certes, dans l’idée d’obtenir une égalité des droits, mais symboliquement, j’aurais préféré que le film s’arrête sur sa première victoire pour les femmes). Reste que ce film nous dépeint l’univers tortueux de la justice américaine dans les années 70 et la lutte quotidienne des femmes pour être acceptées comme les égales des hommes. A voir si vous aimez les biopics judiciaires ou les films sur le droit à l’égalité.

 

Et vous, avez-vous été tentés par un film en ce début d’année 2019 ? 😉

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8 réflexions sur “[Mois Ciné] Janvier 2019

    • Eleyna dit :

      Pour Glass, j’imagine que tout dépend des attentes. Je pense que certains n’apprécieront pas la fin. Pour moi c’était, heureusement que cette fin existe, sinon le film était plutôt incohérent. ^^
      Je conseille Green Book, c’est vraiment un beau film. 🙂

      Aimé par 2 personnes

  1. OmbreBones dit :

    Merci pour la découverte d’Edmond ! J’adore le théâtre, j’adore cet auteur, je ne peux pas passer à côté 🙂
    Perso j’ai été super hypée par Spider-Man into the spider verse, enfin le dernier quoi. Je l’ai vu au cinéma mi janvier à la fin de mes examens. Je suis une fan du personnage de Miles, du spider verse et des comics liés alors forcément… Kiffage intensif. Il est excellent et Marvel a vraiment géré de transposer le trait, la construction et les couleurs « comics » au grand écran. C’est inspiré !

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    • Eleyna dit :

      J’ai vraiment bien aimé Edmond, même si j’avoue ne pas bien connaître l’auteur et son oeuvre. ^^
      Spider-man a de très bonnes critiques. J’aurais bien voulu le voir, mais il fallait faire un choix… J’attends toujours la personne qui inventera le retourneur de temps. ^^

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      • OmbreBones dit :

        Je comprends totalement et puis bon le cinema ça coûte aussi :p il sort en DVD en mai au pire, j’ai trop hâte de pouvoir le revoir à ce moment là :3 J’espère que tu aimeras autant que moi quand tu pourras le voir !

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