[Réagir] Campagne de préservation des auteurs (et de leur Ego fragile)

Pour la liberté de dire « J’ai aimé, mais… »
Pour le droit de ne pas avoir de coup de cœur….
Pour le courage d’exprimer ses opinions…
Pour la possibilité de mettre une étoile solitaire…
Pour la diversité des lectures et des avis…
Pour que cesse le mépris…

 

A toi, auteur, qui te blesse pour quelques mots.
A toi, fan du premier jour, aveuglé par ton amour.
A toi, chroniqueur, qui efface tes lignes subversives.
Chacun ses goûts. Et la lecture pour tous.

 

Séparateur 4

Campagne de préservation des auteurs

(et de leur Ego fragile) 

book-2282303__340

 

Amis lecteurs, amis chroniqueurs, l’heure est grave !

   Une terrible découverte vient de mettre à jour un mal chronique et transmissible au sein du monde littéraire. Cette maladie d’une sournoiserie sans bornes trouve son foyer d’infection sur la toile virtuelle. Au détour d’une page, elle s’insinue par les synapses responsables de la transmission du bonheur, contamine le cerveau pour pervertir le centre de l’Ego, et transfigure celui qui y succombe. Ainsi, ce ne sont plus des êtres humains qui contemplent l’espace de partage infini, mais de véritables trolls enragés capables des pires comportements. Si les chercheurs pensaient cette maladie restreinte aux seuls auteurs (voire quelques éditeurs), il a été mis en évidence qu’elle se propageait aussi aux proches, appelés couramment les fans (ou foyers infectieux secondaires).

   Amis lecteurs, amis chroniqueurs, pour le bien du monde littéraire que vous chérissez tant, pour le bien-être de vos auteurs préférés et la survie de leurs œuvres formidables, nous devons lutter, tous ensemble ! Pour cela, merci de suivre avec la plus scrupuleuse attention les lois universelles suivantes, rédigées sur le saint cahier des charges du rapport sans concession entre auteurs et lecteurs :

  1. Aimer inconditionnellement chaque œuvre passée, présente et future de l’auteur, même si vous ne les avez pas lues (surtout si vous ne les avez pas lues) ;
  2. Ne dire que du bien des œuvres de l’auteur, mentir sur son ressenti de lecture pour ne pas froisser l’Ego (de toute façon, vous aimez forcément) ;
  3. Utiliser un minimum de 10 adjectifs mélioratifs génériques dans ses éloges (les combos avec adverbes de type « incroyablement magnifique » sont d’autant plus appréciés) ;
  4. Encourager les dithyrambes de ses camarades à coup de petits cœurs et de petits mots doux (plus l’éloge est lisse et positif, plus vous pouvez ajouter de cœurs, réservez le combo ultime aux fans de toujours) ;
  5. Multiplier les étoiles amazoniennes et les comptes pour donner ces étoiles (interdiction de mettre en dessous de 5, si possible, tromper le site pour mettre des notes de 100/20) ;
  6. Suivre l’auteur sur toute la toile et aimer chacune de ses apparitions, même lorsque cela n’a aucun lien avec son ouvrage (pour enrayer ce mal, il est préférable de dire que vous aimez l’auteur plutôt que sa bibliographie) ;
  7. Pleurer avec l’auteur sur son Ego froissé lorsqu’il a reçu une critique mitigée (et l’encourager dans son rôle de martyr) ;
  8. Défendre bec et ongles les intérêts de l’auteur en détruisant le blasphémateur qui a eu l’audace de dire qu’il a aimé sans plus (technique pas toujours frontale, tout dépend des capacités du blasphémateur à répliquer avec tact) ;
  9. Ameuter ses camarades pour faire front commun contre le blasphémateur isolé (si possible, lancer des attaques ad hominem, c’est toujours ce qui fonctionne le mieux) ;
  10. Inventer mille et une façons d’insulter dans son dos le blasphémateur en partageant ses réflexions sur les groupes d’auteurs (il est bien connu qu’il est plus facile de se soigner entre individus atteints du même mal) ;
  11. Ne jamais, jamais faire de concession avec le camp adverse dans lequel se trouve tout individu qui n’aura pas eu un ÉNORME coup de cœur (c’est simple, ces autres-là, c’est le mal incarné) ;
  12. Ériger un autel à la gloire de l’auteur avec l’ensemble de son œuvre brochée (ou plus simplement, créer un site/blog/chaîne qui défendra son image de marque pour les siècles à venir).

   Pour le bien de tous, la liberté de penser qu’une œuvre n’est pas parfaite doit être oppressée durant la période d’incubation de ce mal terrible. Soyez forts, combattez votre envie de défendre vos avis individuels, privilégiez le bien commun en vous fondant dans la masse. Ne parlez plus de vos goûts, de vos impressions. Participez à la gloire des saints auteurs ! Merci à vous ! Merci à nous ! Le coup de cœur unanime vaincra !

    Ceci était une campagne pour la préservation des auteurs (et de leur Ego fragile), en association avec le parti des Fans Intraitables, sponsorisée par les entreprises « Des étoiles ou la mort » et les distributeurs WOUAH. Likez leurs pages si vous voulez peut-être éventuellement gagner le droit de potentiellement effleurer la possibilité d’avoir une chance incroyablement magnifique de… faire partie de leur liste de diffusion (Non mais sans rire, vous pensiez gagner autre chose ?).

Séparateur 4

Si vous êtes auteurs et que vous avez de l’humour, partagez pour propager la bonne parole. Sinon, ce n’est pas grave, on vous aime quand même. Enfin, on aime lire vos œuvres exceptionnelles, même si vous êtes incroyablement susceptibles.

Si vous êtes chroniqueurs et que vous avez de l’humour, partagez pour que les mauvais disciples soient châtiés. Sinon, ce n’est pas grave, on vous aime quand même. Enfin, on aime vos avis dithyrambiques, même si vous êtes incroyablement susceptibles.

Si vous êtes lecteurs et que vous avez de l’humour, partagez pour participer à la préservation de vos saints auteurs. Sinon, ce n’est pas grave, on vous aime quand même. Enfin, on aime votre esprit de fan inconditionnel, même si vous êtes incroyablement susceptibles.

 

Sinon, je vous encourage vivement à suivre la thérapie de Monsieur Bien-Être « Comment lâcher prise et accepter qu’on ne peut pas être adulé de tous », et la formation spéciale auteur « Discuter avec tous ses lecteurs, même ceux qui formulent des avis mitigés ». En dernier lieu, je vous recommanderai de visionner la vidéo « Arrête de demander un avis si c’est pour gueuler dès que tu as moins de 5 étoiles ».

En vous souhaitant un bon rétablissement. 😉

Séparateur 4

haut de page

43 réflexions sur “[Réagir] Campagne de préservation des auteurs (et de leur Ego fragile)

    • Symphonie dit :

      Puis les critiques dithyrambiques où tout est absolument et merveilleusement parfait, ça a tendance à me faire fuir… Comme rien n’est parfait, je me dis souvent que c’est soit du copinage, soit que le chroniqueur n’a pas envie de vexer (je ne dis pas que c’est le cas, mais disons que ça me fait me poser des questions). Même sur les livres/films/mangas qui sont des coups de cœur pour moi, c’est rare que je ne trouve pas de bémols…

      Aimé par 1 personne

    • bulledeleyna dit :

      De nos jours, les gens ne savent même plus ce que signifie discuter, ils attaquent directement toute personne qu’ils estiment opposée à eux d’une façon ou d’une autre. C’est d’une tristesse… (ne jamais regarder les commentaires sous une vidéo ou sous un sujet de réseau social, c’est à se dégoûter de la nature humaine) 😦

      Alors que bien souvent, il suffit de discuter pour comprendre qu’un avis mitigé n’est pas malveillant. D’ailleurs, c’est assez ironique de se plaindre du ressenti d’un lecteur sur une oeuvre, quand finalement, il s’agit tout autant du ressenti de l’auteur sur la chronique de ce lecteur. Parce que des fois, entre l’interprétation de l’auteur/fan qui prendra la mouche au moindre terme négatif et celle d’un lecteur non investi émotionnellement qui verra dans une critique argumentée l’occasion de se faire un meilleur avis sur une oeuvre, il y a une sacrée différence (vraiment, c’est arrivé que j’aille voir et que je me dise « mais de quoi il se plaint ? La critique est globalement bonne, ce n’est pas un coup de cœur, soit, mais ça reste bon. »).
      C’est pour cela que prendre du recul est nécessaire dans la vie en général, dans les domaines créatifs en particulier. Ainsi que savoir faire la différence entre un avis argumenté respectueux et une véritable attaque, ce que visiblement, de moins en moins de personnes savent faire. Heureusement que tous les auteurs ne sont pas comme ça, mais j’ai cette désagréable impression que ça se propage et c’est bien dommage. :/

      Sinon, je suis d’accord avec toi, je fais partie des personnes qui n’ont guère confiance en un excès de 5 étoiles et d’avis dithyrambiques. Je veux bien croire que des gens aient des coups de cœur, mais absolument tout le monde, c’est impossible. A l’inverse, j’accorde de plus en plus d’importance au comportement de l’auteur. Si je vois qu’il réagit mal à la critique et snobe une partie de son lectorat, je préfère passer mon chemin. Certains ne trouveront peut-être pas cela très juste, mais après tout, il faut bien que je fasse un choix dans mes lectures, alors autant privilégier les gens sympas. 😉

      Aimé par 3 personnes

      • Symphonie dit :

        Même quand on a un coup de coeur sur quelque chose, je pense que c’est bien de garder assez de recul pour pouvoir dire : ok, j’adore, mais il y a quand même des défauts, et puis tout le monde n’aime pas forcément ce genre-là. (Mais oui, comme tu dis, mieux vaut éviter de lire les commentaires… Même sur des sujets non polémiques, des fois c’est…).

        Aimé par 1 personne

  1. OmbreBones dit :

    J’aime beaucoup cet article 🙂 Je suis souvent effarée de voir comme une communauté peut se soulever contre un chroniqueur (c’est encore arrivé récemment, je suppose que ton article suit cette histoire de chroniqueuse insultée par une fan enragée de l’auteure qui n’avait même rien demandé, elle) qui a le malheur de donner un avis qui va dans le sens contraire de la pensée majoritaire. Personnellement, je suis auteure et j’ai déjà reçu des critiques négatives, ça fait partie du jeu ! Impossible de plaire à tout le monde, IM-PO-SSIBLE. C’est ce qui fait tout l’intérêt de l’art, si on aimait tous la même chose, le monde serait bien triste…

    Aimé par 2 personnes

    • bulledeleyna dit :

      Merci. 🙂

      Oui, c’est ça, les gens réagissent avec excès et violence pour le moindre avis, même si celui-ci est respectueux. Je comprends que ce soit douloureux de recevoir un avis négatif, nous sommes tous humains, nous aimons tous recevoir des compliments. Mais quand on se lance dans une aventure artistique avec comme ambition de montrer ses créations au public, on sait qu’il y aura tout un panel d’avis, du coup de cœur à la profonde détestation. Qu’on soit consterné par des critiques malveillantes, c’est normal. Qu’on attaque un lecteur ou un chroniqueur qui dit respectueusement qu’il n’aime pas, c’est vraiment puéril.

      Mais à voir tout cela, je me pose une question : est-ce que cette mode actuelle, héritée d’un usage intensif des réseaux sociaux et qui consiste à se regrouper entre individus pour se soutenir, ne biaise pas un peu le ressenti de cette communauté ? En d’autres termes, est-ce que vivre en vase clos avec d’autres auteurs, qui auront tendance à dire qu’ils adorent pour avoir le même retour, ne risque pas d’entretenir l’idée fausse que tout le monde aime forcément ? J’aime l’esprit de solidarité de cette branche, mais pas comme ça, pas en mentant au lectorat et en refusant l’idée de pluralité des avis. Et puis, on parle d’un domaine professionnel, pas de protéger sa famille, il faut aussi reconnaître ses défauts et les défauts de ses collègues. Parce que sinon, on tire la qualité vers le bas, puis on se plaint que le lecteur lit tout le temps la même chose. Facile de toujours en vouloir au lecteur, je pense que la remise en question doit venir de tous les niveaux de la chaîne littéraire. 😉

      Aimé par 2 personnes

      • OmbreBones dit :

        Ton commentaire est vraiment très intéressant et je pense que tu as raison. Le souci c’est que ce milieu est très fermé sur lui-même et du coup, rapidement néfaste. En tant qu’auteur, on craint de vexer la mauvaise personne et il faut un certain courage pour oser donner son opinion, même dans le respect. On apprend vite quels auteurs sont capables d’entendre la vérité et lesquels il vaut mieux éviter de lire pour ne pas se mettre dans l’embarra. C’est triste mais d’expérience, j’en esquive plus d’un pour cette raison.
        Le problème des réseaux sociaux et des ordinateurs, c’est que les gens se croient tout permis. Ils ont l’impression que leurs actes et leurs mots n’ont aucune conséquence, alors qu’ils ne se permettraient jamais de se comporter comme ça dans la réalité.
        C’est injuste pour les lecteurs, évidemment, qui se basent sur l’avis des auteurs parfois pour choisir leur prochaine lecture. Et c’est injuste aussi pour les chroniqueurs qui s’investissent dans la lecture d’un roman. Tout le monde a le droit de donner son opinion tant que c’est dans le respect mutuel et chacun devrait avoir assez de maturité pour l’accepter. Enfin, ça, c’est dans un monde parfait…
        Pour moi, le monde du livre, surtout en littérature de l’imaginaire (et encore plus au niveau des indépendants ou des auto édités), doit effectivement se remettre en question sur plein de points. Mais comment provoquer ce changement? Pour moi, il y a déjà un problème au niveau de l’éducation des personnes face aux différents médias sociaux.

        Aimé par 2 personnes

      • Symphonie dit :

        D’accord avec tout ce que vous avez dit. En fait, il faudrait un niveau supplémentaire de « béta-lecture » avant d’aller dans le grand-bain. Faire lire par des « lecteurs lambda » (mais rentrant dans le lectorat cible) sans lien avec le milieu de l’écriture, et surtout qui ne nous connaissent pas.

        Aimé par 1 personne

  2. Celia May dit :

    Ha j’aime beaucoup cette charte !
    J’ai l’impression que certains auteurs/fans ne savent pas faire la différence entre l’oeuvre et leur propre personne, comme si critiquer l’oeuvre c’était les insulter personnellement. Je peux comprendre qu’un pré-ado ait ce genre de réaction, mais passé un certain âge c’est quand même triste.

    Aimé par 3 personnes

    • bulledeleyna dit :

      Merci, ça me titillait depuis quelques temps. 😉
      Mauvaise idée de regarder ce qui se passe sur la toile, et en même temps, je pense qu’il est nécessaire que les gens en prennent conscience. Parce que parfois, ça devient vraiment ridicule. Après, malheureusement, je crois que c’est un peu la société actuelle qui évolue vers cette facilité à insulter celui dont l’avis diffère. Et c’est vrai que c’est triste. 😦
      Surtout que dans le cas des lectures, il peut y avoir des échanges passionnants entre un auteur et un lecteur qui a eu un avis critique (pour peu que l’auteur prenne le temps de discuter), plus à mon avis que le fan inconditionnel qui est un excellent soutien et un formidable moteur, mais rarement un bon conseiller. 😉

      Aimé par 2 personnes

  3. Julien Hirt dit :

    J’ai l’impression qu’au fond, ça concerne assez peu d’auteurs. Les plus connus, ceux qui ont un public fidèle et des ventes solides, se fichent pas mal d’avoir une critique négative par-ci par-là. Pour les moins connus (comme moi), chaque critique négative fait mal, simplement parce qu’il n’y a pas beaucoup de critiques au total, mais bon, il n’y a pas de cohortes de fans prêts à se se sentir offusqués à notre place. Restent les auteurs de milieu de tableau, qui sont directement concernés par les symptômes que tu décrits. Mais au fond, doit-on s’étonner que le narcissisme et l’immaturité fleurissent sur le net?

    Aimé par 2 personnes

    • Symphonie dit :

      Après, ce n’est pas parce qu’une chronique signale des points négatifs que 1/la personne n’a pas aimé ; 2/ le livre est « nul ». Personnellement, même sur mes livres coups de cœur, c’est rare que tout soit parfait. Puis un défaut pour un lecteur sera vu comme un avantage pour un autre (pas assez détaillé => rythmé), et vice versa (belles descriptions => longueurs). D’où l’importance de détailler les argumentaires, même si cela implique de donner des points « négatifs » et pas seulement les positifs. Ça m’est déjà arrivé de lire une critique globalement « négative » et de me dire : ah ben ce qu’elle a pas aimé, moi ça me tente bien ! A l’inverse, une critique globalement « positive » pourra me faire dire : non, ce n’est pas pour moi.

      Aimé par 1 personne

    • bulledeleyna dit :

      Comme pour tout, on perçoit davantage la minorité hurlante que la majorité silencieuse. Bien entendu, je ne parle pas de tous les auteurs, mais je pense que ceux qui ne sont pas concernés comprendront de quoi je parle. Et bien entendu, il s’agit d’une illustration par l’extrême des comportements sur la toile. 😉

      Pour ma part, je vois quand même des auteurs inconnus réagir assez mal aux critiques. A dire vrai, il y en a certains, je ne sais même pas si on peut les qualifier d’auteurs tant ils manquent de professionnalisme (puis, il faut être honnête, maintenant, n’importe qui se prétend auteur, même sans avoir publié, juste en étant sur un « projet d’écriture »). Je suis pour l’autoédition et les petites structures, j’y crois sincèrement, mais combien c’est difficile pour un lecteur d’avoir une bonne image, et pour un chroniqueur de faire évoluer les opinions à ce propos, quand on se fait attaquer (directement et indirectement, et le second est beaucoup, beaucoup plus courant, mais pas plus acceptable pour autant) si on ose dire qu’on n’a pas eu de coup de cœur.

      Pour la critique négative, je comprends qu’elle a une influence sur la réputation d’un auteur. Mais je crois aussi que cette notion est variable d’un individu à l’autre, et qu’un auteur, en règle générale, place la barre très haute (la faute aux sites marchands, si j’ai bien compris, mais ça c’est un système à revoir, pas la peine de taper sur les lecteurs parce qu’ils donnent leurs avis). Pour moi, une critique négative est une chronique où on sent que la lecture n’a pas été appréciée, avec une majorité de points négatifs. Entre, c’est un avis mitigé, on a aimé certains points, mais pas d’autres, c’est une lecture oubliable. Quand il y a une majorité de points positifs (le fameux « j’ai aimé, mais il y a ce détail qui me gêne »), c’est une bonne critique. Quand on a adoré, c’est un coup de cœur (et dans mon cas, c’est rare).

      J’ai remarqué que certains auteurs considèrent un avis comme négatif dès qu’il est en dessous du coup de cœur. On ne peut même plus dire « j’aurais aimé plus de descriptions de la ville » sans que certains auteurs débarquent sur un groupe et rapportent à leurs camarades « regardez, comme il est méchant avec moi ». Alors que 1/« j’aurais aimé », ça veut dire ce que ça veut dire, à savoir que le lecteur parle de ses goûts personnels, 2/il n’y a rien de méchant dans ce qui vient d’être dit, on peut même prendre ça pour un encouragement parce que ça veut dire que l’univers intrigue. Ce qui m’énerve, c’est l’excessivité de la réaction par rapport au contenu réel de la critique. Et ça, c’est plutôt courant, il y a souvent un réel décalage entre le contenu de la chronique et le ressenti de l’auteur/fan.

      Ce qui me gêne, en vérité, ce n’est pas qu’un auteur/fan prenne mal un avis négatif, c’est normal, c’est humain. Non, ce qui me gêne, c’est quand des lecteurs ou des chroniqueurs se font lynchés parce qu’ils ont dit « j’ai aimé, MAIS… » (bon, même si tu dis « j’ai détesté », tu ne devrais pas être lynché). Parfois même on insulte (dans le secret) le fameux lecteur en petit groupe parce qu’il a dit « ça » et que c’était maladroit, au lieu de discuter avec lui pour comprendre pourquoi il a dit « ça » (voire lui faire changer ce « ça » s’il reconnait que c’était maladroit). Je trouve ce type de comportement idiot et je voulais le faire savoir. Je suis une lectrice ouverte aux discussions et je pense que la plupart des lecteurs sont comme moi. Il faut croire en son prochain, on peut régler pas mal de chose en discutant. 😉

      Mais sinon, bien évidemment que la plupart des auteurs sont corrects, ce sont de vrais auteurs professionnels édités ou indés (même si le mal se propage à mesure que le nombre « d’auteurs » augmente ^^). 🙂

      Aimé par 2 personnes

      • Julien Hirt dit :

        Oui, tout ce que tu dis est vrai et raisonnable. Personne ne devrait se faire agresser pour avoir exprimé son opinion, y compris, je dirais, si l’opinion en question est elle-même exprimée avec agressivité. C’est déjà une règle élémentaire de courtoisie, mais en plus, faire preuve d’hostilité dans un domaine comme la littérature, qui devrait être l’ultime refuge des êtres civilisés, et où, en plus, les enjeux sont extraordinairement modestes.

        Après, pour te faire comprendre les enjeux pour un tout petit auteur comme moi, voici la page Babelio de mon premier roman: https://www.babelio.com/livres/Hirt-Merveilles-du-Monde-Hurlant-tome-1–La-Ville-des-/916413/critiques/1326482

        Il n’y a que trois critiques, et l’une d’entre elles, pas si négative que ça d’ailleurs, gratifie le bouquin d’une note de 1/5. Naturellement, ça flingue la moyenne, et comme il s’agit d’un site fréquenté, ça nuit à la réputation du livre, et donc aux ventes.

        Est-ce que j’en veux à l’auteur-e de la critique? Non. Est-ce qu’il m’est venu à l’idée de me montrer hostile à son encontre? Bien sûr que non. Par contre, est-ce que la violence de cette note (méritée ou non, d’ailleurs) a des conséquences directes sur moi, oui, et je me suis d’ailleurs autorisé à le faire savoir.

        Gardons-nous de sombrer dans la flatterie, dans la dithyrambe automatique, mais prenons malgré tout conscience que toute critique négative a un impact très réel.

        J’aime

      • Symphonie dit :

        J’ai été voir le lien, sincèrement, je ne m’attarde pas vraiment sur ce genre de critiques, dont la note est effectivement exagérée par rapport au contenu de l’avis (la critique que tu montres n’aurait aucun effet sur moi, et j’ose espérer que la plupart des lecteurs sont capables de prendre un minimum de recul.

        Mais c’est aussi pour ça que je n’aime pas ce système de notes, que ce soit sur facebook, babelio ou ailleurs. Il y a un côté « absolu » (ce livre vaut tant), et pour peut que certains lecteurs confondent « j »ai pas aimé » avec « ce livre ne vaut rien »… (A l’inverse, il suffit qu’un auteur rameute tous ses copains/sa famille, leur dise « mettez-moi un 5 étoiles partout, pour que ça booste artificiellement les moyennes).

        Comme le dit Eleyna, c’est le système lui-même qui ne va pas, qui pousse à rechercher ces notes et ces étoiles. Personnellement, le nombre d’étoiles, je m’en fiche, ce qui m’intéresse, ce sont les arguments « j’ai aimé »/ »j’ai pas aimé », sur lesquels il est davantage possible de prendre du recul et de réfléchir.

        Aimé par 1 personne

      • bulledeleyna dit :

        Effectivement, je trouve que la note ne reflète pas vraiment ce que je peux comprendre de l’avis qui semble mitigé, mais pas totalement négatif. Je comprends dans ce cas-là que ce soit gênant pour l’auteur, surtout quand l’avis vient de quelqu’un qui dit ne pas aimer la fantasy en général, mais qui critique une oeuvre de fantasy. L’avis est biaisé d’avance en quelque sorte, c’est dommage. :/

        Après, je pense que les gens ne connaissent plus la valeur des notes. C’est excessif dans un sens comme dans l’autre. C’est pour ça que je n’aime pas ce principe. Je me suis inscrite sur Babelio et, ça m’a vraiment gênée de donner des notes, parce que je sais que mon barème n’est pas celui des autres. C’est bête à dire, mais 3 étoiles, ça reste au-dessus de la moyenne, donc c’est mieux que moyen. Pourtant j’ai déjà vu des auteurs se plaindre d’un 3 étoiles et argumenter pour dire que ça vaut 5. Mais 5 étoiles, c’est un 20/20, et pour moi, peu d’œuvres méritent une telle note. Même celles où j’ai mis 5 étoiles, je ne suis pas certaine que ce soit très légitime au sein de mon barème personnel, parce que j’avoue aussi que ça varie au court du temps, parfois on change d’avis, à la suite d’autres lectures notamment (C’est vrai que c’est trop figé une note pour une oeuvre, quand on y pense, plus qu’un avis argumenté en tout cas). Mais un 16/20 par exemple, pour moi c’est vraiment bien. Je suis peut-être trop scolaire dans ma tête, mais vraiment, c’est une bonne note. Enfin bon, si on pouvait changer de système et ne plus avoir de notes, franchement pour moi, ce ne serait pas plus mal. L’art et la créativité méritent mieux que des notes. 😉

        Et puis, je fais aussi partie des personnes qui apprécient ne pas être satisfaites à toutes leurs lectures. Cela peut paraître bizarre, mais le fait de tiquer sur telle particularité d’un personnage par exemple, et bien ça signifie au contraire, que celle-ci plaira à quelqu’un d’autre. Donc qu’un autre que moi sera heureux de retrouver ce détail dans l’histoire. Moi je trouve ça formidable, je suis contente pour ces lecteurs et jamais il ne me viendrait à l’esprit de dire « vous avez mauvais goût » ou « vous ne connaissez rien à la littérature ». Des gens ont des goûts différents des miens, génial ! 😀

        Aimé par 1 personne

  4. Symphonie dit :

    Tiens, ça me rappelle une anecdote. Il y a quelques années, j’avais dit sur un forum que le livre machin était super bien écrit et tout, mais que je n’avais pas aimé à cause des personnages. Eh beh ! Je m’en suis pris plein la…^^

    Aimé par 1 personne

    • bulledeleyna dit :

      La communauté d’un auteur est souvent plus virulente que l’auteur lui-même (c’est valable pour tout tu me diras, l’art, le sport, la politique… ^^). Cette capacité à s’approprier viscéralement une œuvre, au point de la défendre contre le moindre argument qui n’irait pas dans leur sens, c’est assez impressionnant (effrayant…). :/

      Aimé par 1 personne

      • Symphonie dit :

        Surtout qu’il s’agissait d’un auteur assez réputé en France, donc mon avis n’allait pas faire baisser ses ventes^^J’avais eu l’impression d’avoir commis un sacrilège…

        J’aime

      • bulledeleyna dit :

        Oui, enfin l’argument des ventes… Je comprends que quand tu te lances, ce soit difficile et qu’il faut être soutenu. D’ailleurs, c’est pour ça que je veux chroniquer des œuvres peu connues, pour aider à les faire connaître. Mais je suis pour l’honnêteté, toute subjective qu’elle soit. On ne peut pas demander à avoir plus d’avis pour se faire connaître, mais n’accepter que ce qui équivaut à 5 étoiles. D’accord, c’est bien d’expliquer l’impact d’une mauvaise note sur les stats des sites marchands, mais dire en sous-textes « par conséquent, abstiens-toi de mettre une mauvaise note », non. C’est le jeu, et franchement, il faut que certains auteurs cessent de penser que les lecteurs s’acharnent davantage sur les petits que sur les grands. Ce n’est pas vrai. Il y a même des œuvres connues qui se font démolir alors que je suis certaine, très sincèrement, qu’elles auraient été ovationnées si elles étaient sorties au sein de petites structures. C’est comme ça, il y a des avantages et des inconvénients dans tout ce que l’on entreprend, il faut savoir l’accepter.

        Aimé par 2 personnes

      • Symphonie dit :

        Il y a un autre effet à ça. Mettons qu’une œuvre soit très appréciée, au point que tu ne trouves pas une seule critique négative sur la toile, sauf que toi, tu ne l’as pas aimée. Tu peux redouter de proposer ton avis, à la fois pour éviter de te faire sauter dessus, puis pour éviter de passer pour un imbécile (« t’as pas aimé ? ben oui, mais c’est que t’as rien compris ». Ce qui fausse les fameuses étoiles, au final, puisque ceux qui n’ont pas apprécié ne se sentiront pas légitimes (ce qui risque de décevoir les prochains lecteurs, qui se diront « mince, tout le monde a aimé, pas moi »).

        Aimé par 1 personne

      • bulledeleyna dit :

        Je suis d’accord, et c’est là que j’inclus l’influence des chroniqueurs (et oui, pas de raison, on est tous dans le même bateau). Je pense qu’il y a des chroniqueurs qui aiment sincèrement tout ce qu’ils lisent et je suis bien contente pour eux qu’ils soient toujours ravis de leur lecture (ça doit être reposant en vrai ^^). Puis il y a ceux qui font dans le dithyrambe pour s’attirer certaines faveurs ou, comme tu le dis, qui arrondissent les angles pour ne pas blesser ou ne pas être celui qui ira dans le sens opposé. Mais le sens opposé de qui ? Le coeur infaillible du lectorat d’un auteur (donc le gros du lectorat d’un auteur inconnu), ce sont les proches, les amis auteurs et les fans. On peut dire qu’en terme de subjectivité, on est quand même dans le haut du panier, non ? Donc oui, normal qu’on ne soit pas aussi enthousiaste qu’eux, on n’est pas impliqué émotionnellement. Est-ce que ça veut dire que l’avis des uns ou des autres est moins valable ? Bien sûr que non. L’avis du proche compte autant que celui de l’individu lambda. Il faut juste accepter le fait qu’on ne soit pas tous en adoration, mais parfois qu’on aime juste. Il n’y a rien de dramatique dans cela. 🙂

        Et franchement, l’argument du « tu n’as rien compris », si ça vient de l’auteur, pour moi, c’est une preuve flagrante de son manque de professionnalisme. Parce que tout le monde sait qu’une oeuvre, ça appartient autant à son créateur qu’à ceux qui la reçoivent et l’interprètent. Même en détaillant comme un forcené, on ne pourra jamais obligé un individu à voir exactement la même chose que nous. Donc non, cet argument-là n’est pas valable.

        Aimé par 1 personne

  5. John Évasion dit :

    Haha ça me rappelle trop quand j’ai critiqué un livre sur Babelio et que l’auteur avait répondu que c’était une « longue diatribe destructrice » sans fondement alors que la critique avait justement donné envie à un ou deux lecteurs de se lancer dans l’aventure ^^ C’était pour l’anecdote 😉 Mais j’ai bien ris avec cette charte. Mais on a différents groupes, il y a les petits merd…x qui pensent que parce qu’ils ont écrits un livre ça y est ils s’appellent Tolkien, y a les ouverts d’esprit et qui cherchent toujours à s’améliorer, il y a les connus et qui s’en foutent (que cela soit positif ou négatif d’ailleurs, le principal, c’est de vendre), et puis il y a les exceptions (je pense à Sire Cédric, personnalité exceptionnelle dans le monde littéraire que cela soit par ses œuvres ou par son humanité avec les lecteurs. Ah oui et puis il y a les auteurs belges, toujours souriant et toujours charmants quelque soit la situation ❤ (oui je suis belge et alors ? 😀 )

    Aimé par 3 personnes

    • bulledeleyna dit :

      Mais le pire, c’est ça ! C’est que ces quelques auteurs ou lecteurs inconditionnels, qui te tombent dessus alors que tu as fait une chronique respectueuse, ne comprennent pas que l’argumentaire peut donner envie à un autre lecteur. Si toi tu n’aimes pas l’excès de description, au contraire, ça peut plaire à un autre. Et inversement, si tu dis que tu adores les beaux gosses ténébreux et que tu ne parles que de ça dans ton avis, tu peux être sûr d’avoir détourné une partie du lectorat qui aurait pourtant bien aimé d’autres aspects du récit. Un livre, ça ne s’adore pas ou ça ne se déteste pas d’un seul bloc. On peut parfaitement ne pas aimer une chose, mais adorer le reste (c’est comme pour les gens, mêmes ceux que tu aimes, tu les trouves rarement parfaits). D’où l’intérêt d’un panel d’avis, et pas juste des coups de cœur.

      Et puis, j’ai l’impression que les gens considèrent parfois l’intelligence de leurs semblables comme limitée et qu’ils ne sauraient pas faire la différence entre un avis subjectif et de réelles faiblesses. Et encore, même ça, on n’a pas le droit d’en parler ; tu dis qu’il y a des coquilles partout, on te répond que tu es méchant avec les auteurs indés ou les petites structures… What ? Mais la correction, c’est le minimum syndical, peu importe ton choix d’édition (d’ailleurs, c’est l’auteur qui fait le lien de cause à effet, alors que toi tu dis juste qu’il y a des coquilles). Qu’on encourage à faire attention la prochaine fois, ce n’est quand même pas une attaque malveillante de la pire espèce, c’est juste du bon sens (alors qu’au contraire, justifier la baisse de qualité en fonction du type d’édition, c’est tirer la littérature vers le bas).

      Je suis de plus en plus sensible au comportement des auteurs pour mes choix de lecture (pour ça que c’est sympa les salons). Franchement, il y a tellement d’ouvrages de nos jours, que même lorsque j’ai aimé un livre, si je m’aperçois que l’auteur n’est pas correct avec une partie de son lectorat (le lectorat ne se résumant pas qu’aux fans), je préfère ne pas lire la suite. A l’inverse, ce n’est pas parce que l’auteur est sympa que je vais me forcer à lire son roman s’il ne me convient pas. Mais quand même, le relationnel, ça joue un peu. 🙂

      Aimé par 4 personnes

      • John Évasion dit :

        Tout à fait en accord avec toi sur le relationnel. Mais j’ai remarqué la tendance avec certains auteurs d’imaginaire, des vieux de la vieille qui ont fait vivre un genre sous-aimé depuis des années, qui maintenant prennent à peine le temps de te dédicacer le livre et t’adresse à peine la parole si toi tu ne leur parle pas. J’étais un peu choqué (surtout quand se sont tes premiers salons).
        Pour les coquilles, une maison d’édition me contact pour un SP et me l’envoi, joie. Et quand tu lis, y a plusieurs coquilles, des phrases tournées bizarres, des expressions qui n’ont pas lieu d’être et des ponctuations douteuses (alors que l’auteur à fait des études avancées en lettres modernes…). Soit, je note cela par mail à la maison d’édition et là gros scandale, « nous sommes une petite maison d’édition, nous avons payé un correcteur 500€, le correcteur dit que les fautes que vous soulignez sont subjectives,… » blablablaaa. Oui sauf qu’en fait non, une faute d’ortho ou de ponctuation, ce n’est ni subjectif ni objectif, c’est un fait.
        Après je peux comprendre certains auteurs qui souhaitent tellement être mis en avant dans un monde à la concurrence tellement forte qu’ils ne souhaitent mettre en avant que les avis positifs. Par contre je conteste totalement le fait de s’insurger sur nous alors que nos avis sont étayés et nuancés.
        Et puis mince, nous sommes les consommateur et nous avons le droit d’avoir un fuck…g avis sur ce que l’on achète. On vit dans un monde où il est de plus en plus compliqué de donner un avis sans être considéré un tyran (ou un sexiste ou un homophobe ou encore raciste)…

        Aimé par 2 personnes

  6. audreypleynet dit :

    Bonjour, je suis auteur indé et j’approuve cette chartre parce que … tenez vous bien … révélation de fou …. je suis aussi lectrice ! eh oui 🙂 et je fais aussi quelques chroniques de livres sur mon blog (quand ils résonnent avec mon univers). Donc je comprends complétement ce que tu dis dans ton article qui est super drôle.
    Bien sûr un commentaire à 3 étoiles ne me fait pas « plaisir » et va baisser ma note dans un monde où déjà les lecteurs sont pas chaud pour lire des indés, mais j’essaie de passer outre. On ne peut pas plaire à tout le monde et heureusement il y a une grande diversité de livres pour que tout le monde trouve chaussure à son pied. Après je pense comme tout le monde que les commentaires bon ou mauvais doivent être un peu construits car comme dit plus haut un aspect tenu pour négatif chez l’un peut être ce qui donnera envie à un autre de lire le livre.
    ps : sinon pour mes fans inconditionnels je fournis les pierres pour élever un temple à ma gloire et j’exige qu’ils likent mes videos de chats sur tous les réseaux 🙂

    Aimé par 3 personnes

    • bulledeleyna dit :

      Merci pour ce témoignage et cette encourageante preuve que l’humour existe toujours. 😉

      Je te remercie de rappeler que bien souvent un auteur est aussi un lecteur, et que respecter son lectorat, c’est aussi se respecter soi-même. Je crois que certains oublient cela, oublient que quand ils lisent, ils ont eux-mêmes un avis subjectif sur les œuvres des autres. Et c’est normal, l’important est d’être respectueux quand on en parle. 🙂

      C’est intéressant ton témoignage, car ça illustre bien la différence de perception que l’on peut avoir sur une note, et donc sa subjectivité. Je dois être du genre optimiste (ou c’est juste parce que je suis lectrice ^^), car pour moi, 3 étoiles, ça reste une note acceptable (c’est au-dessus de la moyenne, donc le lecteur reconnait plus de qualités que de défauts, certes moins que si c’était 4 ou 5, mais quand même). Au contraire, j’ai des difficultés à accepter qu’une œuvre n’ait que des 5 étoiles, parce que pour moi, il est impossible que tous les lecteurs en fassent leur coup de cœur. Après, j’ai surtout l’impression que ces fameuses 5 étoiles ne sont pas vues comme 5 niveaux d’appréciation, mais plutôt comme un barème à 3 valeurs, 5=bon 4=moyen 1-3=nul. Du coup, les deux premières étoiles, elles servent à quoi ? ^^

      Bon, je taquine, mais ce que veut dire, c’est que pour moi, une note ne remplacera jamais un avis argumenté et qu’il n’y a rien de mieux justement pour aider les auteurs indés et les petites ME qu’une chronique, parce que c’est comme ça qu’on peut mettre en avant leurs spécificités. Peut-être qu’il faudrait encourager les lecteurs à moins se fier aux notes et davantage aux critiques constructives. Au lieu de faire des campagnes pour dire qu’une mauvaise note ça plombe les stats, il pourrait être intéressant de favoriser l’usage d’argumentaires structurés et nuancés (je n’aime pas ça, mais ça plaira probablement à tel type de lectorat ; je trouve que ça manque de descriptions, mais ça accélère le rythme ; tel personnage est trop sérieux, mais il fait preuve d’obstination…). Malheureusement, pour cela, il faudrait aussi que les auteurs et leur entourage fassent tous preuves d’honnêteté, ce qui n’est pas gagné (quand on voit sur les réseaux des demandes de « compensation » de mauvaises notes/avis, ou d’effacement de ces mauvaises notes/avis…). Forcément, ce type de comportement pénalise ceux qui comptent sur leur véritable lectorat et qui encouragent tous les avis, même mitigés. Bref, je comprends que ce ne soit pas évident pour les auteurs honnêtes de s’en sortir dans cette jungle amazonienne, mais au lieu d’en vouloir au lectorat de partager son avis, l’encourager à nuancer ses propos (dans un sens comme dans l’autre, c’est-à-dire que les coups de cœur, ce serait bien aussi qu’ils soient argumentés), ça peut être une bonne idée, non ? 🙂

      PS : Les vidéos sur les chats, c’est le top pour les likes. Bon choix. 😉

      Aimé par 1 personne

      • audreypleynet dit :

        C’est intéressant ce que tu dis quand tu dis que de 1 à 3 étoiles ça veut presque dire que c’est nul, alors que au contraire on devrait utiliser le système de vote sur 5 de façon complète et large. Quand j’ai eu ma première « 3 étoiles » je me suis réfugiée dans une orgie de chocolat et de binge watching de Gilmore girls pour retrouver le moral mais plusieurs personnes m’ont dit « mais non, au contraire, au milieu de tes 4 et 5 étoiles, ça ajoute du sérieux et presque du crédit car les gens se méfient quand c’est trop génialissime-je-mettrai-6-étoiles-si-je-pouvais » x40 commentaires. » En plus le commentaire qui allait avec le 3 étoiles était construit et interessant, donc je ne me suis pas lamentée plus avant (mais j’ai continué de regarder gilmore girls en finissant ma tablette de chocolat, car j’avoue que c’était juste une excuse 🙂

        Aimé par 3 personnes

      • bulledeleyna dit :

        Je me doutais bien que c’était une excuse pour manger du chocolat ! On n’en a jamais assez pour ça. ^^

        En tout cas, je suis d’accord avec les personnes qui t’ont répondu. On est tous plus ou moins suspicieux dans la vie de tout le jour, encore plus sur la toile. Donc quand on ne voit que des avis positifs, on ne peut pour beaucoup s’empêcher de se demander si ça cache quelque chose. Et puis, comme tu dis, un commentaire argumenté, c’est intéressant pour plusieurs points : ça peut attirer d’autres lecteurs, ça renseigne sur la vision d’une partie du lectorat, ça permet de se remettre en question, ça donne des pistes d’amélioration… Enfin bref, sur le coup, ça fait mal, mais sur le long terme, je pense que ça reste bénéfique (tant que c’est respectueux, bien entendu). 😉

        Aimé par 1 personne

    • bulledeleyna dit :

      Merci. 🙂
      Je me dis que c’est toujours plus facile de se faire comprendre lorsqu’on s’exprime avec humour et qu’on ne s’attache pas à cibler une personne en particulier (voire encore mieux, lorsqu’on fait preuve d’un peu d’autodérision en reconnaissant nos propres petits défauts. Après tout, nous sommes tous humains. 😉 ). Bon, ça ne fonctionne pas à chaque fois, après tout, l’humour, c’est comme les avis, c’est une affaire de goûts. ^^
      L’important, c’est de rester bienveillant avec tout le monde (ou au moins correct), même si c’est parfois très compliqué et qu’on a tous notre susceptibilité. 😉

      Aimé par 1 personne

  7. Aelinel Ymladris dit :

    Elle est drôle ta charte.
    Pour ma part, cela fait deux ans que je tiens un blog et j’ai eu deux commentaires agressifs. Le premier était sur le premier roman écrit par une jeune fille de quinze ans. J’avais écrit une chronique positif tout en relevant ce que l’auteure pouvait améliorer par la suite. Une autre auteure de blog est venue m’agresser pour me dire que c’était inadmissible que je n’avais pas aimé. Mouais… En même temps, un ressenti est propre à chacun, difficile de nier celui des autres. Je l’avais donc bien remise à sa place.
    Le second était un auteur de SF pas du tout connu et qui est venu critiquer le fait que j’avais fait des fautes d’orthographe « cela ne le faisait pas pour un blog littéraire ». Bon, alors des fautes, ça arrive à tout le monde et ça se corrige. Mais, ce que j’aavais trouvé drôle, c’est que l’auteur me propose de lire son bouquin et de lui faire un retour si je vois des fautes dans son propre roman. Comment dire? Si déjà, il commence par agresser les gens d’emblée sur leur propre blog, je n’ose même pas imaginer si j’avais lu son livre et si j’avais émis un avis négatif….
    Bref, tout ça pour dire, oui, j’ai des auteurs chouchous comme Gabriel Katz ou Jean-Philippe Jaworski et je peux tout à fait comprendre que d’autres lecteurs n’accrochent pas. Tout comme, je n’ai pas aimé des livres qu’en majorité, les gens ont apprécié comme La fille de l’hiver de Dabos ou Boudicca del Soccoro.

    Aimé par 2 personnes

    • bulledeleyna dit :

      Merci pour ton passage et ton témoignage. 🙂

      En parlant de ce dernier, je suis contente qu’il soit exprimé, car il met en avant que les auteurs ne sont pas eux-mêmes les plus susceptibles et que parfois les remarques désagréables viennent de l’entourage. On le sait pour les œuvres connues, on a déjà vu des gens mal réagir lorsque d’autres critiquent les classiques d’un genre notamment. Mais ça existe aussi dans l’entourage des auteurs inconnus. Je pense que ces personnes font l’amalgame entre l’oeuvre et l’auteur. Inconsciemment, ils pensent certainement qu’on s’attaque à leur famille ou leur ami. Alors qu’on exprime qu’un avis sur une oeuvre rendue publique. Pour ce qui est des copains auteurs, je pense que quelques rares cas sont encore plus centrés sur eux-mêmes et prennent cela pour eux. De mon point de vue extérieur, j’ai l’impression qu’ils se disent « si on commence à critiquer les œuvres des autres, ça veut dire qu’on va le faire pour moi aussi et donc que mes stats vont baisser. Mieux vaut préserver tout le monde à l’extrême que de prendre le risque que ça me tombe dessus ». Enfin, c’est ce que je ressens quand je vois quelques étranges réactions.

      Pour ce qui est des fautes, je sais qu’il est facile de faire des fautes de frappe ou des petites erreurs. Je ne suis pas une experte de la langue française, loin de là, et c’est bien pour cela que j’en parle peu dans mes chroniques. Il n’empêche que dans un livre, c’est le minimum de publier la version la plus propre possible. Une coquille ou deux, ça passe ; quand il y en a dix par page, ce n’est pas possible, on devrait être remboursé. C’est comme si on commandait une omelette et qu’on nous ramenait des œufs battus non cuit bourrés de morceaux de coquilles, on voit bien quand même que le travail n’est ni fini ni assimilable pour l’estomac ! J’ai déjà lu des œuvres où il restait les traces de corrections (des mots barrés ou entre parenthèses, des ponctuations qui partaient dans tous les sens, de telles fautes de frappe que les mots ne voulaient plus rien dire…). Je suis sympa, je n’insiste pas trop dessus. Il n’empêche qu’on a toujours les réponses du type « un correcteur, ça coûte cher » et « tu t’es regardé avant de parler ». Mais pourquoi ne pas dire simplement « oui, tu as raison, je ferai plus attention la prochaine fois » ?

      Après, je pense aussi que certaines réactions d’auteurs s’apparentent à de l’anticipation trop prononcée ou à de la défense mal orientée. Il faut reconnaître que les gens sont virulents sur la toile, et que certaines personnes prennent un malin plaisir à simplement provoquer ou détruire des gens, souvent inconnus. Mais est-ce une raison pour autant de chercher à se préserver au point de ne plus savoir faire la moindre distinction et d’entamer les hostilités contre des gens qui n’ont rien demandé ?

      Enfin, ce qui m’attriste au final, c’est cette impossibilité à discuter. Sous prétexte que certains se sentent agressés (que cela soit vrai ou non), ça vire en guerre des tranchées, chacun dans son coin à balancer ses bombes stériles au lieu de chercher à se tendre la main (ou simplement à repartir dans son arrière pays sans détruire le lieu de leur rencontre). :/

      Aimé par 2 personnes

  8. Ocm dit :

    Bravo à toi !
    Je sais que récemment, je me suis aussi désespéré de l’égo des gens sur la question épineuse Star Wars. J’en suis arrivée au même conclusion que toi ; j’ai peur que les gens ne savent pas tout à fait faire dans la mesure. Chaque critique passe d’un extrême à l’autre et la compréhension entre les deux se fait très difficilement.
    Cela me désole honnêtement, car en débattant, nous pourrions avancer tous ensemble, partager mais on préfère s’enfermer dans son avis et prendre le reste pour une agression. Au final, nous n’apprenons plus rien les uns des autres, si ce n’est à se méfier.
    Mais bon, heureusement qu’il nous reste l’humour et la dérision pour en rire 😉

    Aimé par 2 personnes

    • bulledeleyna dit :

      Merci. 😉

      Je suis d’autant plus d’accord avec cela qu’en vérité, il n’y a pas que les gens ouvertement hostiles. Il y a aussi les personnes qui affirment accepter la critique et pourtant ne montrent aucune ouverture au dialogue, ce qui n’est pas dramatique bien sûr, mais dommage. La plupart du temps, elles se contentent d’ignorer les critiques mitigées (bon, après chacun fait ce qu’il veut, et je sais bien que ce n’est pas toujours facile à accepter) ou alors, elles cherchent à convaincre le lecteur qu’il était dans l’erreur lors de sa lecture (et c’est franchement un comportement que j’apprécie peu, car parfois, c’est limite si on ne prend pas le lecteur pour un imbécile).

      Enfin, comme tu dis, ça ne fait de mal de rire un peu et de se moquer de nos propres comportements. 😉

      J’aime

      • Ocm dit :

        Oh oui, ça peut-êtr désagréable ça aussi. Certains pensent que débattre, c’est convaincre l’autre qu’il a tort et imposer son avis x) Aïe, aïe, aïe. Prendre les conseils ou les avis différents, ce n’est pas facile mais ça peut aussi aider à s’améliorer 😉

        Aimé par 2 personnes

Laisser un commentaire